dimanche 26 septembre 2010

Un an de blog

Trois anniversaires en un mois, celui de mon installation à Munich, le mien et enfin celui du blog. Voici un an jour pour jour que je donne des nouvelles sur ce blog. Les habitués des blogues savent que l’anniversaire est un rite obligé. On n’échappe pas aux considérations sur le temps qui passe, la vie qui coule et les merveilleux liens noués avec les formidables lecteurs qui laissent des commentaires si fins. Puis un couplet sur le plus important, les statistiques. Avoir une bonne fréquentation est bon pour l’ego. Certains cherchent à accroître l’accroître en allant poster des commentaires sur d’autres blogs, avec le lien conduisant au leur. Martin Vidberg a publié une très amusante BD sur ce thème (scénarisé par un certain Némo7). Comme mon blog n’a au fond pour but que de donner des nouvelles et des impressions à mes proches, je ne m’en soucie guère, des flux.

Il existe néanmoins un instrument fort instructif sur le blog, accessible au seul auteur, les statistiques de fréquentation. Tableaux, cartes et listes donnent une foule de détails sur les visiteurs qui échouent sur nos pages. Du coup, je sais un peu mieux qui vous êtes. Rassurez-vous, cela ne me permet pas de savoir que Madame Michu s’est connectée le 19 septembre 2010, à partir de Google.fr, en ayant tapé « Mecs bavarois bien montés à l’Oktoberfest », sur l’ordinateur IP n° trucmuche, depuis son domicile de rue de Lancri, Paris, avant d’aller prendre le train gare de l’Est pour Munich. Je sais juste, par période, quels sont les pays de connexions, les sites d’origine, les pages lues et les mots-clés utilisés dans une recherche Google. Et je tombe parfois des nues.

Commençons par les pays. Nulle surprise que la France et l’Allemagne soient en tête. Ni à trouver la Suisse ou la Belgique. Mais pourquoi donc le troisième pays d’origine est-il l’Espagne ? Le quatrième, les Etats-Unis ? Pourquoi le Canada ? Mieux encore, il s’est trouvé 21 visiteurs russes. Certes, j’ai parlé d’eux, en des termes mesurés (ici). Mais une seule fois. Il est vrai que Munich comporte une importante communauté russe. Mais aussi grecque, or, je ne vois pas une visite depuis la Grèce (ce qui me chagrine, naturellement). Et les bras m’en tombent – ce qui rend le travail sur la clavier plus compliqué – lorsque que constate que j’ai reçu cette semaine 5 visites de Malte (désolé, je n’ai rien à dire sur Malte) et 5 autres des Emirats Arabes Unis. Ô vous, habitants du Golfe qui venez ici, qu’êtes vous venus y chercher ?

Penchons-nous sur les pages les plus regardées. Ô surprise, le record (modeste, 137...) est tenu par le billet sur les médecins allemands. En une fois, il a suscité une foule de visites, avant de dormir du sommeil du juste. Il faut supposer que le sujet intéresse beaucoup certains surfeurs. Nous sommes dans un pays où la Gesundheit est un souci primordial. Après la santé, la Wellness : « La vérité nue », sur ma visite dans un sauna, celui de Müllers Volksbad. Voilà qui me donne envie d’y retourner. Mais on peut se demander si le titre n’a pas provoqué bien des erreurs d’aiguillage. Troisième au hit-parade, le « sans commentaire » du 12 septembre dernier. Il suffit de publier une photo sans s’embêter à écrire un texte pour avoir du succès, voilà qui laisse songeur. A moins que le contenu de la photo, ridicule à souhait n’en soit responsable. Qui m’éclairera ? Quant au quatrième, c’est « Saucisse, sexe & Senf » : je parierais que le titre y est pour quelque chose, « sexe » étant le mot le plus tapé sur Google. Plus que Senf en tout cas.

Habile transition, les mots-clés google. Nous entrons dans le jardin des délices. Certes, il est des gens normaux qui ont trouvé ce qu’il cherchait, en tapant « Weisswurstland ». D’autres qui y ont échoué en tapant « comment appelle t on les femmes qui portent le dirndl en alle » – réponse : des femmes – ou, dans le même genre « vetement femme dirndl en France » (mauvaise pioche), ou encore « noeud dirndl bavarois » – car la position du nœud du tablier du costume féminin indique le statut, célibataire, mariée, veuve, ou « open » (comme ici).

Pour les hommes, on trouve « culotte de cuir courte bavaroise hommes » – je suis désolé de décevoir ce surfeur, mais le Lederhose est plus joli (enfin, joli..) à mes yeux s’il est porté juste au-dessous du genou.

Il y a quelques erreurs d’aiguillage, avec « bièré heidelberg » (orthographe garantie) et « légende chateau de heidelberg ». c’est sans doute ma double visite à Heidelberg (ici et ) qui a orienté ces pauvres gens qui en ont été pour leur frais, surtout celui qui avait une vague prétention culturelle et ne cherchait pas seulement à se pinter. Ce dernier ferait mieux d’en rester, à Heidelberg, au vin.

Que des gourmands viennent ici ne me déplaît pas, ainsi la personne qui cherche « adresse pour acheter kasekuchen a munich » – j’ai déjà donné une indication ici et j’y reviendrai, cela va de soi. Pour des recettes, il faut aller visiter le blog de « Flo Brezel », ou celui-ci, « cuisine en scène».

Mais peut-on m’expliquer comment la requête qui suit a échoué ici ? « tricoté une casquette en laine femme et avoir les explication ». M. Google fait parfois n’importe quoi. Non, je ne pratique pas le tricot et je ne parle pas de casquette. Soit dit en passant, si c’est « tricoté », il n’est plus besoin d’explications. Oups, un relent de correctionnite professorale, désolé.

Je m’explique mieux que « blogspot motorhead » ait aiguillé un surfeur ici, puisque ce groupe m’a servi pour évoquer le goût immodéré des Allemands pour la mécanique qui fait du bruit (ici). Allez, vous en reprendrez bien une tranche !



Je garde le meilleur pour la fin. On m’a en effet trouvé pour « bain nu Allemagne » et « munich hammam mixtes et nu ». remarquez que le second est un rien plus pervers que le premier : cet homme (car ce ne peut être qu’un homme) veut du hamman mixte. Il n’a sans doute pas été déçu, ils sont à peu près tous mixtes. C’est sans doute le résultat de mon billet sur les Müllers Volskbad (déjà évoqué plus haut). Le titre en était « La vérité nue », ce qui explique peut-être qu’ont été conduits ici des gens ayant tapé « nudite absolue », ou « les allemandes et la nudité » – désolé, je ne suis pas un expert en la matière. Je suis plus intrigué par « nue au bord de isar munich ». Est-ce une invitation ? La saison ne s’y prêt plus tellement… Quant à « jeunes mecs nus », ce sera sans commentaires.

Il serait intéressant de connaître les requêtes de Malte, de Russie ou des Emirats Arabes Unis. On pourra vérifier si, pour qu’un blog soit visité, il faut effectivement parler de ce qui fait mouvoir les hommes, le ventre et le sexe.

*

En tout cas, la saison 2 est ouverte. Il y aura du gâteau, de la bière, de la fête bavaroise et, qui sait, un peu de nudité. Un peu de saucisse blanche, cela va de soi.

samedi 25 septembre 2010

La grève !

Chers amis français et notamment parisiens, vous n’êtes pas des privilégiés: la grève des transports existe aussi à Munich. Depuis hier matin, un petit syndicat (minoritaire, comme on dit), a lancé une grève (Streik) surprise dans les transports de Munich, d’Augsbourg et de Nuremberg. J’ai un peu du mal à comprendre les raisons précises du mouvement : il s’agit en tout cas d’une querelle qui concerne, me semble-t-il, l’organisation du temps de travail, et notamment les pauses. Le désaccord dure depuis plusieurs semaines, et la grève était attendue.

Mais elle n’a été annoncée qu’à 4 heures du matin. Cette absence de préavis, comme le moment choisi, en plein milieu de l’Oktoberfest, avec ses centaines de milliers de visiteurs quotidiens, fait s’étrangler politiques et éditorialistes. « Un attentat contre le Wiesn ! ». Si, vu de l’extérieur, le moment paraît bien délicat, il est idéal pour un rapport de forces, tant la grève est a priori gênante. Je n’en dirai pas plus, ne maîtrisant pas du tout les tenants et les aboutissants de ce conflit. Je n’ai pas non plus l’habitude de jeter des pavés au grévistes, même pour une grève « de riches ».

Il faut dire que ses effets ne sont pas atroces. Le temps nécessaire à un déplacement est bien plus long ; c’est une surprise dans une ville où les transports fonctionnent si bien. Le contraste est désagréable. Mais, pour un Parisien, ce n’est vraiment rien. Reste à savoir si les grévistes obtiendront satisfaction ou si on leur jettera des bocks de bière à la figure.

mardi 21 septembre 2010

L’Oktoberfest au pas

Le deuxième défilé, celui de dimanche est le plus couru. L’intégralité du centre de la ville est occupé par un long cortège de plus de 7000 personnes, qui serpente enter les tribunes et les foules massées gaiement le long des barrières et des policiers en vert – tout qui ont vu Derrick ou acheté des playmobils savent que les policiers allemands sont verts (pour le moment : car ils virent bleu).

On s’y prépare, avec parfois de splendides paniers repas, des sièges pliants, quant on ne peut pas s’asseoir sur les bancs ou les terrasses devant lesquelles le cortège passe fort habilement. Le nom officiel de ce défilé est : « Umzug der Trachten- und Schützenvereine », soit « défilé des associations de vêtements traditionnels et de sociétés de tir ».

On y retrouve une partie des héros de la veille, à savoir les chars des brasseries, mais avec seulement les propriétaires et les tonneaux : le personnel est sur le « pré de Thérèse ». Voici ma préférée, l’Augustiner - avec le son.



Mais on y trouve avant tout des personnes en costumes traditionnels,


avant tout des fanfares.

Avec des délégués de chaque région de la Bavière, comme ici Tutzing, sur le magnifique Starnberger see, représentée par un bateau.



Les sociétés de tir sont moins des clubs sportifs que des sociétés de chasse,



ce qui donne lieu à des chars d’un goût douteux, du moins pour qui n’aime pas le cadavre de cerf ou de sanglier empaillé.

Mais c’est un peu une bonne image des structures traditionnelles de la campagne bavaroise. Ou de la ville, puisque tous les quartiers de Munich sont aussi présents dans le défilé, avec force drapeaux.



Certains en font des tonnes dans la fierté locale. Voici ceux qui transportent leur église,


d’autres un énorme bateau



Il y a évidemment un modèle des fameux châteaux de Louis II,

j’en passe et des meilleures. On montre ses produits, le bois, le sel, le foin…

Des costumes « traditionnels » - donc de la campagne du XIXe siècle, on passe vite aux costumes historiques et nous voilà à un carnaval de figurants. Sans respecter l’ordre chronologique, voici en premier lieu les beaux cavaliers du XVIIe siècle,

- Un costume qui semble épanouir certains -

Un assez réussi défilé de bourgeois du XIXe siècle,



De fantaisistes tête casques à pointe, qui s’essayent à un pas de l’oie qui tient plutôt du canard - tout se perd en ce pays -




Des soldats du Moyen Âge guère crédibles tant ils sont malingres et difformes

De splendides costumes 1500, qui nous ramènent à l’époque du petit Quinquin (l’Empereur Charles, dit -)


Beaucoup, beaucoup de chevaux, des plus massifs à des étalons fort soignés. Admirez ainsi la quadrillage qui orne la croupe de ceux-ci.

D’autres avaient de splendides brushing – enfin, au goût allemand. Dans l’air, flottait toujours le parfum du crottin.


Le défilé tourne souvent au grand n’importe quoi, comme avec ces pères fouettards.

Avec une forge qui fonctionne réellement,

sous l’égide d’un forgeron professionnel,





Ou la scène du bain pseudo-médiéval… en photo

en vidéo...



Il y en avait bien d’autres, puisque l’on comptait environ 60 scènes ou groupes qui défilaient. Pendant trois heures. Mais on finit par se lasser du chapeau à plume, du pipeau et du tubas, pouet pouet zim boum. Au fond, c’est un luxueux et opulent défilé de fête du village. La fête des petits pois upgradée en fête nationale. Je n’ai donc pas assisté aux trois heures du défilé.

Pour se reposer de ces émotions et de ce grand moment de concentration intellectuelle, j’ai poursuivi dans la spiritualité. Weisswurst et Weissbier.

Zut, j’ai bu.

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Les curieux peuvent aller regarder d'autres photos des deux défilés ici.