lundi 29 mars 2010

Un printemps à Berlin (suite)

La ville fait pourtant une impression fort éloignée de la tristesse que pourrait provoquer ces traces du passé récent. Si elle n’a guère d’unité, si elle ressemble à une patchwork de quartiers, de styles, de passés, si elle est sale – à l’échelle des villes allemandes –, Berlin vibre, bouge, s’affaire, chante et danse. On y rencontre toutes les nationalités et les classes sociales n’y sont pas encore trop séparées. On y vit tard, les magasins ne sont pas tous, comme à Munich, fermés à 18 heures et la nuit berlinoise est, on le sait, des plus accueillantes qui soit. Comme la tradition a presque disparu dans les bombes et les incendies, on y innove allègrement. Tout est possible, et le kitch s’étale sans complexes. Ce peut être comme ici la décoration du plafond d’un hôtel (très gay, cela va de soi), ce peuvent être la décoration des maisons, des fresques qui abondent sur les murs laissés libres. C’est évidemment une ville où l’on tague, comme dans toutes les grandes villes, mais avec peut-être plus de liberté.

Les destructions comme le no man’s land entre les deux Berlin font de Berlin un terrain de jeu rêvé pour les architectes du monde entier. Petit à petit, on rénove, on créée une ville pimpante et colorée, en contraste avec les grisaille des immeubles de l’ex Berlin-est. Sur la Postamer Platz, où passait le mur, ont poussé des tours d’acier et de verre, discutables le jour, mais très séduisantes la nuit. L’architecture contemporaine a poussé ses tentacules vers le sud de la place, dans une longue série d’immeubles, inégaux, mais où se distinguent les œuvres de Renzo Piano, comme ici cet immeuble de bureau sur la place elle-même (Bürogebäude Potsdamer Platz nr.2), et, derrière, lui, après une galerie commerciale, tout un ensemble financé par Daimler Benz – puissance de l’automobile allemande ! – en brique et en verre, dont on voit juste le sommet sur cette photo, ainsi que l’enfilade dessinée pour la partie sud, qui donne sur un canal, le Landwehrkanal.

Le Reichstag est redevenu un phare de l’Allemagne démocratique. Sa destruction en 1933 avait marqué symboliquement comme dans les faits l’assassinat de la République de Weimar, sa prise d’assaut lors des combats de 1945 avait achevé de le ruiner. Il a retrouvé sa couple après la réunification. Le nouveau Reichstag, conçu par Norman Foster, doit absolument être visité pour goûter ce qui est un chef d’œuvre. La visite en est naturellement gratuite, en conformité avec l’image que veut rendre ce nouveau parlement. La coupole de verre offre une vue unique sur Berlin, depuis la terrasse et aussi depuis la double rampe qui permet d’accéder à son sommet, au-dessus de l’énorme cône qui plonge sa pointe à travers le plafond de verre de la salle de réunion des députés.

Les miroirs y conduisent la lumière et les sièges s’y reflètent. Chacun peut observer la salle de réunion et les débats : cette transparence architecturale s’inscrit dans une idéologie profondément démocratique qui veut que les débats et les décisions des dirigeants soient visible, accessibles, contrôlables. Belle architecture qui allie avec puissance sens esthétique et sens politique.

Berlin, en effet, est sexy ! Cette ville des plus vivantes est en transformation continue et la vie sourd en chacun de ses quartiers. Quel contraste avec la propre Munich, si lisse, si unitaire, parée de ses monuments du passé et de ses traditions. Munich a pourtant été autant détruite que Berlin. Mais, comme dans la plupart des villes de l’ouest, elle a été minutieusement reconstruite à l’identique, dans un gigantesque effort qui a duré près de cinquante ans. On en voit donc moins les cicatrices. Comme elles y sont visibles, Berlin seule permet de comprendre à quel point la folie a conduit l’Allemagne à sa perte en 1945. Les villes du pays ont été comme concassées, broyées. Là, on comprend quel champ de ruines était l’Allemagne en 1945 et le choc qu’a dû représenter pour eux ces années-là, accentuée par la division. Ce parcours berlinois donne bien à penser. Il permet de comprendre la psychologie des Allemands d’aujourd’hui, leur pacifisme viscéral, leur méfiance presque pathologique face au patriotisme, leur attachement presque rigide à la transparence démocratique, aux libertés civiques, au politiquement correct – et peut-être un certain repli sur la Gemütlichkeit ?



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Les photos prise à Berlin il y a 10 jours sont visibles ici.

dimanche 28 mars 2010

Un printemps à Berlin

La carcasse blanche de l’ICE 1608 qui file vers le nord brille au soleil. Le printemps est là, enfin, mais le général hiver, bien que défait n’a pas encore complètement disparu. À une journée où l’on se dore sur une terrasse en bras de chemise peut succéder une nuit glaciale qui vous oblige à porter une écharpe et des gants. Le long des voies, dans les forêts et les coteaux que traverse la voie ferrée, la nature est encore endormie. Les arbres nus et noirs sont plantés dans une herbe grise, beige, couchée par la neige qui vient juste de se retirer. Comme en montagne, la sortie de l’hiver est ici progressive et ce pays est encore comme un vieil homme gris, ridé et écorché, qui craint que les coups ne viennent à nouveau à pleuvoir. Il faudra une ou deux semaines pour que les premiers bourgeons et les premières fleurs n’apparaissent timidement dans les endroits les plus exposés au soleil.
Un prétexte professionnel m’attire vers Berlin et dans l’ICE qui traverse désormais l’ancienne Allemagne de l’est. La tristesse hivernale y est accentuée par les innombrables friches industrielles qui longent les voies, usines de briques rouges ou de béton abandonnées, clôtures défoncées, murs éventrés et tagués, toits effondrés, amas de tôles, de bidons et de carcasses de toute sorte. La vie industrieuse s’en est retirée, laissant se décomposer le squelette de l’économie du dinosaure RDA, et voici les « paysages fleuris » promis par Helmut Kohl il y a 20 ans. Bienvenue au pays du chômage et de la désespérance ! Qu’elle est loin la prospère et grasse Bavière…

Berlin porte aussi les mêmes cicatrices. En bien des endroits elles sont même plus anciennes, tels ces sortes de parcs en friches qui abritent encore des ruines vieilles de 65 ans. La ville est, comme le dit son maire « pauvre mais sexy ». L’histoire, bien sûr, est là, partout, en premier lieu avec la porte de Brandebourg, écho de la Prusse du XVIIIe siècle, des triomphes du Reich, des guerres civiles, des errements de la Seconde guerre mondiale, de la coupure de l’Allemagne en deux, et j’en passe. L’histoire est là dans le Reichstag, que l’on s’étonne de voir debout, l’histoire est là dans les innombrables musées, dans les traces du mur, dont bien des morceaux sont debout, et aussi, non loin de la porte de Brandebourg dans ce champ de pierre, ce mémorial dû à Peter Eisemann, dont la forêt grise et sombre des 2711 stèles muettes veut faire écho à la Shoah.

L’histoire se lit aussi dans la structure de Berlin et de ses transports. La ville est encore éclatée enter ses anciens quartiers, ceux de l’ouest plus luxueux, ceux de l’est longtemps en dégradés, mais investis par la jeunesse, les immigrés de toutes origines et un underground effervescent. Ils sont en voie de boboïsation accélérée – ce qui ne les rend pas désagréables à mes yeux. Il y a des trams à l’est, pas vraiment à l’est, et le no man’s land qui séparait les deux villes est encore loin d’être rempli par les constructions. Le long de la Spree, qui traverse la ville, les monuments en mémoire des Allemands tués en tentant de franchir la frontière se succèdent. Peu de villes portent ainsi les stigmates du XXe siècle et laissent ainsi à penser.

jeudi 25 mars 2010

Le Guido suprême

Le chef du FDP, Guido Westervelle, dont j'ai parlé en janvier, a tendance à parler avec fracas sur tous les sujets, et, comme tout libéral, à préconiser de casser tout ce qui existe. Une saignée, une purge, voilà les remèdes, semble-t-il, de ce Diafoirus de la politique. La presse allemande ne le rate pas, comme en témoigne cette couverture du Spiegel, qui a environ un mois et qui m'avait échappé (des mérites des salles d'attente des médecins...). Comme elle me plaît beaucoup, je la partage avec vous.

samedi 20 mars 2010

Pas de pitié pour le carême

Le carême n'existe pas. En voici la démonstration.
Ce matin, un lapin...
Comme cette photo l'indique, les Allemand voient large pour les chocolateries de Pâques. Encore a-t-elle été prise près d'un mois avant la fête de Pâques. Une véritable armée de lapins, que j'ai déjà évoquée, se retrouve partout. Y compris dans les boulangeries, où l'on peut déguster de très bonnes brioches en forme de lapin (Osternhase). Pourquoi donc tant de lapins? Subtile allusion, bien germanique, à l'arrivée du printemps et aux activités auxquelles il faudrait alors se livrer, ne serait-ce que pour redresser la démographie du pays? Absolument pas (à ma connaissance). C'est pourtant évident: le lapin apporte ici les œufs de Pâques. On pourrait se perdre en conjectures sur les connaissances biologiques des Allemands, si l'on ne se rappelait que de l'autre côté (ouest) du Rhin, ce sont les cloches qui exercent cet office. Quelle est la tradition la plus absurde?
Du reste, si l'on regarde comme ici un autre rayon du même supermarché, Galeria, temple de la consommation muni d'un rayon "Gourmet" à se damner, on est pleinement rassuré.
Cette énorme poule, qui doit bien toiser son mètre ou son mètre cinquante, couve les légions d'œufs colorés qui feront les délices du dimanche de Pâques. Seulement ce jour-ci? Pourquoi donc les mettre en vente aussi tôt? Certes, il est ici de bon ton que l'abondance règne dans les étals. Mais je croirais plutôt que les Allemands, du moins les plus petits d'entre eux, n'attendront pas début avril pour goûter à ces friandises. C'est aussi pour cela que les boulangeries, outre ces lapins de Pâques proposent dès février les brioches de Pâques, les délicieuses Osterfladern, dont j'ai déjà parlé.
Ici, un autre modèle, l'Osterfladern aux raisins. J'ai repéré quatre ou cinq sortes d'Osternfladern différentes (ainsi la mystérieuses Premium, ou la Vollkorn: à la farine complète). Il est bien évidemment impossible de les tester toutes le jour de Pâques. On est donc contraint de les mettre en vente plus tôt. Chacun peut donc toutes les goûter et faire son choix définitif pour Pâques.

Teuf teuf
Vous voyez que le carême en prend un coup. D'autant plus que l'on ne cesse de bambocher à la même époque. Il y a ainsi tous les mercredis des fêtes autour du poisson - ainsi une soirée "Fish'n blues". Mais l'affaire du mois de mars est la Starkesbiefest. Pendant plusieurs semaines et parfois depuis février, chaque grande brasserie (Löwenbraü, Ausgutiner, Hofbräu, etc.), propose une bière épaisse, forte en alcool. On en fait remonter la tradition au Moyen Âge: cette bière épaisse et nourrissante, car sucrée, aurait permis de sustenter les moines au moment de la soudure, lorsque les greniers sont vides et que rien n'a été récolté. Voire. La tradition est le prétexte à justifier tout et n'importe quoi, surtout n'importe quoi. Aujourd'hui, plus encore que de déguster une nouvelle bière, il s'agit d'à nouveau faire la fête. On n'allait tout de même pas se tourner les pouces entre Fasching et l'Oktoberfest!

Il est assez facile de se rendre compte de la nature de la fête, comme je l'ai fait en allant avec une amie un samedi soir à l'Augustinerkeller.Cette Brasserie est un des temples de la bière à Munich, grâce à son immense Biergarten, fermé en ce moment, et à une série de salles dans la grosse bâtisse qui trône au milieu du jardin. On peut y goûter partout cette fameuse bière forte, mais tout se passe dans les caves de l'endroit.


Mélodie en sous-sol
On y descend par un étroit escalier en colimaçon, qui donne l'impression d'aller dans les catacombes. Une petite porte en fer nous introduit dans une série de caves voûtées, en brique. Il est difficile de trouver une place sans réservation ou sans obstination. Nous avions choisi la seconde option et nous nous sommes finalement retrouvés assis dans un tonneau...
On peut naturellement manger et boire une série de bières Augustiner (une des meilleurs de Munich), mais nous étions là pour la bière forte, la Starkesbier. Elle arrive donc, en Mass, donc en chope d'un litre, rien de moins. Une telle bière, un peu sucrée, süss comme on dit ici, est fort agréable l'hiver. On l'imagine mal l'été, où son épaisseur ne ferait pas merveille. Un litre nous a suffit, mais nos voisins en ingurgitaient beaucoup plus. Son, nom la Maximator... Car toutes ces bières ont un nom en -tor, Triumphator, Salvator (et Dali)... Et lorsque la soirée termine (à tort), on se dit, puisqu'elle n'est pas venue, hein!, Maman a tort.

Les caves étaient bondées d'un public varié, relativement jeune - de mon point de vue. Tous les âges, les sexes, les classes sociales et les inclinations se mélangeaient autour de table où régnait, comme toujours, une ambiance bon enfant. Mais la surprise vint de ce que la plupart d'entre eux, et surtout les plus jeunes, étaient entrachtés. Pour ceux qui ont raté l'épisode 1, les Trachten sont les vêtements traditionnels bavarois, Dirndl pour les femmes, Lederhose pour les hommes, avec, en cette saison, une floraison de chapeaux à plumes qui en me font pas regretter ma casquette. On engage très vite la conversation avec vous. Ainsi avons-nous parlé une bonne partie de la soirée avec un sympathique Hamburger, pas très à cheval sur le maintien de sa ligne, ni de celle de son épouse, une authentique Bavaroise qui officiait là-bas comme serveuse.

Mais boire n'est qu'une partie de l'attrait (supposé) de la soirée. Un orchestre était installé dans l'une des salles, qui jouait un peu de variété internationale euh... YMCA), mais surtout des airs bavaro-autrichiens, comme on en raffole ici.
Le public les reprend en cœur, tous âges confondus. Très vite, on danse sur les tables, on tape de mains, bref, on transpire, ce qui permet de boire un peu plus. Pas d'Anton aus Tyrol, hélas, mais pour l'essentiel les airs entendus sont les tubes de l'Oktoberfest, Wahnsinn, Füstenfeld, Ab in den Süden, Köln (Viva Colonia), comme on peut le constater sur ces petites vidéos. Ici "So a schöner Tag" (texte ici, son ).




Les caves ferment à minuit, mais les bars restent ouverts. Quand on sait qu'il y a bien une dizaine d'endroits fêtant ainsi la Starkesbierfest, du mercredi au samedi, tout le long du mois de mars, on se dit, en effet, que le carême n'existe pas.

jeudi 18 mars 2010

Wurst attack!

Puisque je vais à Berlin, où il y a, paraît-il, un musée dédié à cette saucisse, je ne résiste pas à la publication d'une autre photo de Currywusrt, dégustée il y a dix jours.
Elle était bio, cela change tout!

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La recette de la fois dernière était en réalité une recette de fainéant. La Currywurst originale nécessite un petit peu plus de travail: il faut théoriquement du concentré de tomates, de la Worcester sauce, du poivre de Cayenne, du piment, de l'huile d'olive, de la moutarde, des oignons hachés, du poivre du sel et bien sûr du curry. Idéal pour cracher le feu en hiver.

mardi 16 mars 2010

Munich, le rendez-vous des ringards ?

La vie musicale à Munich est très riche. C’est particulièrement vrai pour la musique classique, dont elle est un des principaux centres européens, avec quelques-uns des meilleurs orchestres mondiaux et un public de connaisseurs, voire de fanatiques. Elle est aussi la ville du prestigieux label de jazz ECM. Dans d’autres domaines, elle est un des passages obligés des grandes tournées. C’est ainsi que U2, tel Bigard, va bourrer le stade olympique en septembre prochain, comme Muse ou Placebo l’ont fait en novembre. Les grosses pointures passent toutes ici. Cela dit, en fait de grosses pointures, on trouve aussi une étonnante concentration de vieilles godasses dont on avait parfois oublié jusqu’à l’existence.


Lisons ensemble le programme. On trouve des personnes pour qui l’on a du respect, mais qui donnent des signes de fatigue : faut-il aller écouter ce mois-ci le délicieux cinéaste mais médiocre clarinettiste Woody Allen ? Bon, c’est Woody, on lui pardonne tout. On nous annonce en novembre un concert de Deep Purple. Qui n’a rêvé d’entendre en concert le légendaire Smoke on the Water ? Pas facile, certes, après avoir entendu le Live in Japan. Mais ce n’est surtout plus le même groupe qu’en 1970 ; ceux qui restent ont quarante ans de plus. Regardons les vidéos de ces jeunes chevelus dépoitraillés inventant le hard-rock, en 1970 (Child in Time, ou 1972) ou 1973 (Smoke on the Water, ci-après).

Faut-il aller les voir, arrondis, cheveux blancs, ou presque chauves, comme ici (en 2008 à Montreux, aussi ci-dessous), ou Smoke on the Whater sent le mou du bide ?

Cette vidéo de 2005 montre qu’il avaient encore de la ressource, mais maintenant ? Bon, admettons ; certains vont bien voir un has-been cardiaque sorti de la naphtaline, érigé en mythe national (ah que..), d’autres un groupe mené par un raisin sec millionnaire sautillant comme un haricot, alors pourquoi pas Deep Purple. On pourrait en dire autant de Mark Knopfler de Donovan ou des Scorpions, qui passent en mai…


Mais on passe aussi ici du pénible à succès pas très frais, comme Kevin Costner, les casse-pieds I Muvrini (mars), Helmut Lotti (le mois dernier, l’André Rieux du chant), ou les improbables « The ten Tenors » (avril). Ce n’est rien, car voici que s’avance en roulant les « r », Mireille Mathieu, qui est accueillie par rien moins que la Philharmonie. Horreur ! C’est ainsi qu’est représentée ici la France ? Non, il y a aussi Jean-Michel Jarre. La déprime vous gagne quand on voit que les Munichois se sont rués, ou vont se ruer, sur Dione Warwick, Eros Ramazzotti, Boney M (bon, il y a pire) ou Whitney Houston.


Et toi, ô trentenaire ou pire quadragénaire qui a vécu les années 1980, viendras-tu entendre Nina Hagen (en juillet) ou Nena (oui, la grand-mère, 99 Luftballons, le mois prochain). Pensais-tu que Status Quo (si si, «In the Army Now», ici vieillis), Ultravox (un bon tube, ci-dessous pour le plaisir), Spandau Ballet (un seul tube, «True»), Chris Rea, Jeanette (allez voir pour retrouver la mémoire…) ou encore Aha (no comment) existaient et jouaient encore ? Pour leurs impôts, envoyez un don aux Ringards nécessiteux. Mais est-ce nécessaire d’aller les écouter? Si on ajoute les innombrables concerts de musique bavaroise ou de Schlager, doit-on considérer que Munich est le comble de la ringarditude ? Ou simplement du goût allemand, dont on sait la réputation ?

Ce serait trop simple ! Il est des célébrités qui, selon les goûts, peuvent métier le détour : les Red Hot Chili Peppers, Airbourne (du bon hard), Marc Almond - D’accord, avec lui, on retrouve aussi un air des 80’s avec Tainted Love ou I Feel Love (live ici et remix là et ci-dessous) avec Bronski Beat, le délice des ados en mal de jeux de mots),


Air, Emilia Torrini, Bebel Gilberto, Phoenix, Morissey, Rammstein (Ahhhhh du scandale), Marilyn Manson, Element of Crime (du bon chleu), Alice in Chains (du lourd) Ginamaria Testa, Mika, Katie Melua (Une belle reprise, deux !) ou Khaled (euh, ne faut-il pas le mettre chez les ringards ?). Allez, les deux reprises de Katie Melua pour la route:



En vérité, la jeune scène pop-rock déboule tout autant à Munich. Jugez-en : Gossip, Peter Doherty, Moriarty, (ici, et une reprise, aussi ci-après dans un petit reportage),


Moriarty : webdocu et concert inédit
Hochgeladen von 22marsproduction. - Musikvideos, Sänger Interviews, Konzerte und mehr.

Artic Monkeys, Kasabian, Pasion Pit, The XX (venus deux fois) ou les Leningrad Cowboys, (deux fois eux aussi) et je dois en oublier, vu l’étendue de mon ignorance.

Et que dire de la présence de Mariza, « reine du fado » ou des immanquables Gotan Project (le même jour que Whitney Houston, trop dur). Quant à l’amateur de jazz, il est aux anges : il peut ou a pu écouter Yaron Herman,

Roberto Fonseca, Marc Ribot, Kurt Elling, Diana Krall, Melody Gardot (photo, ahhhhh, du rêve - par sa voix!), Jan Garbarek, Renaud Garcia Fons, Pat Metheny, Chris Rea, Andy Emler, Paco de Lucia ou Nils Landgren…

Munich est assez grande pour tous les goûts. Tant mieux pour les ringards qui paieront leurs impôts, comme pour les curieux qui ont les oreilles ouvertes ! Et dans tout ça, qu’irais-je voir ? Euh, euh, je travaille !

samedi 13 mars 2010

L’Allemagne sans alcool

On m’a parfois dit que ce blog sentait un peu l’alcool, et j’y parlais bien souvent de b…, suite à mes tests gustatifs. Le fait que l’on en consomme vraiment beaucoup ici, mais je voudrais aujourd’hui briser cette image un peu facile : il ne sera question ici ni de b…, ni de v… Amis de la ligue antialcoolique, vous pouvez lire ce billet sans effroi.

Il ne faut plus taire la terrible vérité : les Allemands boivent encore plus d’eau que d’alcool. Ils consomment d’impressionnantes quantités d’eau minérale. Cette passion les tient au point qu’ils ne boivent presque pas d’eau du robinet (Leitungswasser), qu’il est très rare d’obtenir dans les restaurants. On vous sert de l’eau minérale comme on achète chez soi des litres d’eau minérale. L’eau du robinet est pourtant excellente, du moins à Munich. Les puissantes compagnies françaises y trouvent leur compte, en vendant aux Allemands les eaux de nos Alpes, de nos Vosges ou de notre Massif Central. L’eau française ne tient cependant pas le haut du pavé, car, sauf rare exception, il lui manque un élément essentiel pour satisfaire le palais germanique : la bulle.


Les Allemands raffolent de l’eau gazeuse. Dans les restaurants, si l’on veut de l’eau plate, il faut le demander expressément : l’eau normale est gazeuse. Un Allemand vous invitera à dîner, et, s’apercevant de votre origine, s’excusera de n’avoir que de l’eau gazeuse – il ne lui viendra pas à l’esprit de vous proposer de l’eau du robinet. Parmi, les plus répandues se trouve celle-ci, qui m’amuse toujours.

La pétillante Geroslteiner vient de Gerosltein, qui n’est en rien une invention d’Offenbach, puisque cette petite ville existe bien et inonde l’Allemagne de ses eaux. L’eau est bien à la hauteur de la divine interprète de l’opérette, Felicity Lott – ici (et ci-dessous) et , sans mise en scène, mais quel abattage ! ou encore ici, pour un autre air. Et pour le plaisir, vous trouverez encore (et ci-dessous) le général Boum ou le trio des conspirateurs.




Mais revenons à nos eaux. La plus consommée ici est peut-être l’Adelholzener, puisée dans les Alpes. Ne pensez pas que l’eau sort ici naturellement pétillante : on lui ajoute simplement du gaz (Kohlensaüre). Dans la bibliothèque du Goethe Institut, il y avait ainsi un distributeur d’eau qui mélangeait du gaz à l’eau (de ville supposais-je), avec deux réglages, « beaucoup », ou « peu », pour les estomacs délicats.

Si ce n’est de l’eau, c’est du jus de fruits frais. On en presse dans tous les cafés, la plupart des restaurants. Sur le Viktualienmarkt, on trouve ainsi une demi-douzaine d’étals dont la seule raison d’être est de vendre du jus de fruit pressé sous les yeux du client (qui l’est moins). Été comme hiver, ils ne désemplissent pas. La passion allemande pour la bonne santé, pour la wellness, n’y est peut-être pas étrangère.


Mais il s’en faut pas de beaucoup que le résultat de cette passion ne soit anéanti par des consommations de produits chimiques. Avec l’eau et plus que la b…, la boisson favorite pour le repas du midi est le Spezi. Il s’agit tout bêtement d’un mélange de (coca-)cola et de Fanta, qui vraiment n’a aucun intérêt et pèse lourd sur l’estomac, du moins le mien. Ce concentré de chimie, qui est fabriqué en Allemagne depuis plus de 50 ans, doit avoir pour attrait les bulles qu’il contient. De nombreuses marques en fabriquent et sa célébrité est telle qu’on en fait des chansons, comme ici (en bas de la page du lien), ce charmant chanteur tyrolien – moins piquant cependant qu’Anton aus Tyrol.

Pire encore, on raffole ici des boisson à la taurine. Les présentoirs de Red Bull sont présents aux caisses des supermarchés ; la firme sponsorise de nombreux événements sportifs et l’on voit sans cesse des (plus ou moins) jeunes la canette à la main. Tout cela est consigné et, lorsque l’on fait la queue auprès des machines qui accueillent bouteilles et canettes, le Red Bull l’emporte souvent.

Le meilleur vient pour la fin. Les Allemands son tellement épris de la bulle, qu’ils en mettent partout. Bien souvent, plutôt que de boire du jus pur, ils le coupent d’eau gazeuse : c’est le shorle. L’Apfelschorle a le plus de succès. On peut tout shorrler, et tout se shorrle. On trouvera donc partout de ces shorle, des Saftschorle jusqu’aux Biershorrle (différent du panaché, qui se dit Radler) et, suprême audace, du Weinshorle.


C’est à ces détails là que l’on reconnaît être passé de l’autre côté du limes.

vendredi 12 mars 2010

Motörhead, la chute

Ces dernières semaines, il m'est arrivé d'ironiser sur la horde des gratteurs-pousseurs de neige & autres épandeurs de gravier qui viennent ici vous tirer du lit bien avant l'aube. (ici et ) Ils doivent lire ce blog, car je fus puni de mes sarcasmes.
La neige s'est remise à tomber dans la nuit d'hier, jusqu'au soir. Mais point de bruit de moteur ou de raclement de pelle à neige, rien: il était enfin possible de dormir au petit matin. Pour une raison que j'ignore, tous ces gens ne sont sont mis au travail que vers 9 h30, voire 10 heures. Une bonne couche de poudreuse recouvrait tout. Y compris les plaques de glace laissées par la neige des jours précédents, à moitié fondue le jour, totalement gelée la nuit. Tout étant blanc, immaculé, je suis sorti de chez moi guilleret et plein d'entrain. Le jardin fut traversé d'un pas alerte, avant que je ne juge plus amusant de faire un double salto arrière sur la chaussée, en prenant appui sur une (invisible) plaque de glace et en me recevant avec élégance, et en musique, sur le dos. Note du jury?
Ce matin, ils m'ont réveillé à heures et j'ai eu du mal à râler.
Pour la peine, je m'astreint à quelques minutes de Motörhead:

Un peu de bruit en plus, c'est çà la pénitence:


Le blog prends une tournure plus musicale, si l'on peut dire.

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Les chiffres n'ont aucune valeur, mais je m'aperçois qu'en même temps que je franchissais la barre des 50 notes, vous dépassiez celle des 500 visites. Ce blog a donc 10 lecteurs...

jeudi 11 mars 2010

Vérités et légendes : la ponctualité allemande

Mon appartement est un meublé que mon propriétaire a voulu équiper et décorer de sorte à que je n’aie rien à acheter. Le généreux homme l’a pourvu de toutes les commodités, verres à vin et serviettes de toilette, machine à café et draps, produit d’entretien et couverts, café et shampoing, etc. Quand je suis arrivé, il y avait aussi pas moins de six calendriers au mur. Dans le salon, deux calendriers d’entreprises comme on en raffole ici, où l’on a sous les yeux les trois mois à venir et où un cache en plastique permet de signaler le jour au fur et à mesure que le temps avance. Un autre modèle, en jaune, égaya la cuisine, qui bénéficie aussi d’un plus classique calendrier muni de photos de fruits, subtile allusion à un précepte de bonne santé. Pour parachever l’équipement de la cuisine on trouvait un éphéméride sans doute destiné à me faire rentrer dans le droit chemin, puisqu’il présentait chaque jour un précepte religieux, développé au verso par des citations de l’Écriture (la seule, l’unique).

Dans ma chambre enfin, je pouvais admirer face à mon lit, trônant en plein centre du mur, un luxueux calendrier Mercedes qui doit bien mesurer 80 x 50 cm.

La date ne suffit pas à assurer le ponctualité. À côté, sur la télévision, un gros réveil affiche l’heure en lumineux caractères rouges. Il en va de même dans la salle de bain – sans télévision – et dans la cuisine. Me voici donc à la tête de quatre réveils, sans compter ceux avec lesquels j’étais parti (deux seulement) et l’heure qui s’affiche sur le téléphone, les portables (Handys), l’ordinateur fixe… On voit bien jusqu’où la passion allemande de la ponctualité peut conduire.

Mon propriétaire n’est pas isolé, si j’en juge par l’étendue des rayons « calendrier » dans les magasins allemands et par les deux calendriers dont m’a gratifié l’institution qui m’héberge.


On peut également éprouver cette légendaire ponctualité dans la vie courante. Les magasins ouvrent et ferment précisément à l’heure dite. Les métros, les bus ou les tramways sont d’une ponctualité tout aussi métronomique. Quand des déménageurs vous disent qu’ils passent « à partir de 8 h 30 », ne croyez pas être livré à midi, mais attendez-vous plutôt à les voir sonner à 8 h 30.


Vivre en Allemagne ne se résume cependant pas à suivre le lapin blanc et sa montre. Un employé du chauffage, qui devait passer entre 11 h 30 et 12 h 30, a ainsi osé passer à 12 h 45, au risque de briser l’image que je me faisais de la Nation allemande et de ses valeurs. Pire, il arrive fréquemment que le S-Bahn (le train de banlieue de Munich) soit en retard, pour une raison simple : toutes les lignes devant passer dans le centre par les mêmes voies, un incident sur un seul de ces trains fait dérailler toute la belle horlogerie munichoise. Même les trains nationaux partent souvent avec du retard, peut-être à cause de la complexité des correspondances dans un pays décentralisé au possible. Mais ça fait mauvais effet.


Il est aussi un domaine où la ponctualité est toute particulière, l’université. Cours, conférences, séminaires, colloques, commencent à une heure fixe. Disons, par exemple, 10 heures. Mais si, en bon Français soucieux de faire aussi bien que les Allemands, vous êtes présent à 10 heures pile, vous serez le seul. Car tout, ou presque, commence « c.t. », cum tempore, soit un quart d’heure plus tard. C’est le quart d’heure académique de tradition et l’on ne rigole pas ici avec la tradition, même si c’est de non ponctualité. Encore que : le même Français, instruit par l’expérience décidera de n’arriver qu’à 10 h 15. Il ne trouvera aucune place pour s’asseoir, tout le monde étant arrivé entre 10 h 13 et 10 h 14. Il fera alors partie du lot des retardataires – car il y en malgré tout – qui cherchent une place fébrilement ou vont s’emparer à grand bruit d’une chaise dans la salle voisine. Pour lui compliquer la vie, il existe aussi des conférences qui commencent à l’heure pile, sine tempore, cela va de soi.

Pas de cela au Goethe Institut, où les cours commencent à l’heure. Mais où, excepté lors de la première heure du premier jour, je n’ai jamais vu un enseignant commencer à l’heure – ni, du reste, finir dans les temps. Les Allemands sont donc des gens ponctuels qui savent être en retard.

lundi 8 mars 2010

Blog, mode d’emploi

Amis amateurs et habitués des blogs, passez votre chemin. Je voudrais juste donner quelques éléments pour guider ceux qui, de ma génération, voire d’une autre bien plus ancienne, ont un peu du mal à utiliser le blog, et expliquer les quelques nouveautés apparues récemment ici.

Consultation. Le blog fait comme toujours apparaître le billet le plus récent, mais il suffit de descendre pour lire les sept précédents. Pour les autres, il suffit de cliquer à droite dans « archives du blog », sur chaque mois : les titres s’affichent.
Par ailleurs, à chaque message sont associés des mots-clé («libellés»), dont la liste figure sous forme de nuage à droite : il suffit de cliquer sur l’un d’entre eux pour voir s’afficher tous les messages comportant ce mot clé. Il faut sans doute avoir du temps à perdre…

Photos et liens. Les photos que je mets en ligne sont en général les miennes. Si j’en réduit la taille, malgré tout, en cliquant dessus, vous devez pouvoir les voir en grand format. Dans le texte, ce qui apparaît en bleu (en violet si vous avez déjà cliqué dessus) est toujours un lien : si vous cliquez dessus, il vous renvoie à soit à une autre page du blog, soit à un site, ainsi celui où je mets des albums photos en ligne, et bien d’autre encore, comme les pages des hôtels très chers qui m’ont hébergé, des vidéos, de la musique, etc., tout ce qui allège le billet, mais le complète. Bref, là encore, je m’arrange pour vous faire perdre votre temps.

Se tenir au courant. La parution sur le blog est des plus aléatoires. Si vous voulez savoir quand il paraît quelque chose, vous pouvez vous abonner, par exemple par Google, ou par « Atom » (peut-être les deux plus commodes). Mais je peux aussi inscrire votre adresse électronique dans la liste des personnes qui sont averties de la parution d’un nouveau billet. Cela dit, il semble que, bien que ce soit ponctuel, on perde la mise en page (c’est juste un courriel) et qu’il faille de toute façon aller sur la page du blog.

Blogs. J’ai fait figurer aussi une liste de blogs que j’aime bien, ce n’est pas de la publicité. Il y a bien sûr celui de mon ami Fred, les issoires de la famille Gréhal. Évidemment, si vous ne les connaissez pas (dommage pour vous), l’intérêt est moindre. Mais aussi des sites de dessinateurs, en vertu d’une vieille passion, des blogs de journalistes, comme celui de Sylvestre Huet, journaliste scientifique à « Libé » (très bien informé). Dans un genre presque voisin, « Tu mourras moins bête » est un blog dessiné de vulgarisation scientifique très drôle, où la dessinatrice se met en scène comme un professeur farfelu. Je vous recommande, par exemple, la page où l’on apprend pourquoi nous n’aurons jamais de sabre laser. Je ne m’en remets pas. Un autre chouchou est Guillaume Long A boire et à manger »), dessinateur qui se pique de cuisine, avec succès puisqu’on rit tout en ayant envie de se jeter sur les fourneaux (aïe, façon de parler). Essayez ainsi la « saga des crêpes » ou la recette des crêpes par un breton intégriste (en trois épisodes, un, deux, trois).

Bon, j’ai faim.
*

En cadeau, une meilleure photo du tonneau très fröhlich de Heidelberg.


dimanche 7 mars 2010

Le général hiver se dore la pilule


Lorsque le soleil se lève et vient comme aujourd'hui la neige, c'est magique et l'on pardonne à l'hiver de camper ici depuis maintenant trois mois.


On nous promet du soleil et du gel, jusqu'à moins dix. Pour le froid, je n'aurai aucune difficulté à rester enfermé en bibliothèque, mais avec le soleil, qui n'aurait pas envie d'aller se secouer sur les planches?

Le retour de le général hiver

Elle était là depuis la mi-décembre. Depuis deux mois et demi, elle faisait partie de notre univers, avec le ciel blanc et laiteux, couvercle au-dessus de nos têtes enchapeautées. La neige avait pourtant fini par fondre, emportée par le redoux qui poussa, ô surprise, jusqu’à près de 12°. Nous en arrivions à manger dehors le midi, assis au soleil, sur une des innombrables terrasses que compte la ville. S’il faisait un peu frais, on se recouvrait d’une couverture qui sont partout mises à notre disposition. On commençait à percevoir çà et là des petites fleurs, comme un parfum de printemps qui se glissait à tapons, au pied des arbres, sur les toits, et poussait les oiseaux à assurer gaiement la musique urbaine. On rouvrit les Biergarten, fleurons de la vie estivale.

Patatras ! Le froid l’a annoncé et la voici, la tempête de neige qui déferle depuis les Alpes en riant grassement de nos humeurs printanières. En moins de 24 heures, la ville est à nouveau recouverte d’un manteau blanc. On ressort les grosses chaussures, les bonnets et les gants fourrés. Sur le Viktualienmarkt, recouverts d’une pellicule de poudreuse, les alignements de tables et de bancs témoignent de l’ouverture prématurée de son Biergarten.

Du coup, il est assez bon de rester chez soi la neige balayer les arbres, les gens courbés sous la bourrasque et les malheureuses mésanges qui auraient dû écouter les prévisions météo.

Bien entendu, qui dit neige, dit nouvel épisode de motörhead, le général hiver étant accompagné de ses chars d’assaut, les vroum, vroum, les chasses-neige.

vendredi 5 mars 2010

Le retour de la saucisse

Voici une publicité aperçue dans mon escapade en Palatinat.


Pour mémoire, la currywurst, spécialité berlinoise à l'origine, est une saucisse croquante, un peu comme une fancfort, mais plus épaisse. Elle se consomme grillée, mais avec un accompagnement spécial. Voici la recette.
Emparez vous avec énergie d'un tube de Ketchup. Videz-le de façon a faire disparaitre la saucisse sous le ketchup. Recouvrez intégralement la surface du ketchup de curry. C'est prêt. On peut servir sur assiette, avec des frites (sous le ketchup), ou dans un petit pain.
Vous vous sentez mieux?