jeudi 30 juin 2011

Tapis rouge et écran noir

En ce moment, Munich vit - entre autres - au rythme de la Filmfest, un assez gros festival très varié et surtout populaire. Je n'ai guère le temps d'en profiter, mais nous sommes tout de même allés lundi soir voir Colour Me Kubrick (ici). Un escroc britannique un peu fêlé se fait passer pour Kubrick et tire profit de la crédulité de ceux qui l'écoutent. Le film est très drôle. John Malkovitch donne un formidable jeu d'acteur dans le rôle principal.

Or, nous étions de fait à la soirée de gala, car Malkovitch est l'invité d'honneur. Il était là, pour recevoir le prix du festival et charmer la salle (voir la video ici).

(dpa)

Ma voisine et compagne était prête à l'épouser (privilège auquel j'échappe) et elle ne devait pas être la seule.

vendredi 24 juin 2011

J'asperge à autre chose

J'en ai déjà parlé dans le passé (ici), mais il est agréable de voire revenir les saisons. celle des asperges bat son plein depuis deux bons mois et touche à sa fin. L'an passé, j'ai regardé cela avec un peu d'amusement mais de méfiance. Cette année, j'ai pris un peu plus de risques.

Car l'offre des restaurants est pour moi incroyable: asperges vertes et blanches, en salade ou grillées, avec du jambon, des médaillons de porc, entourée de lard, gratinée au fromage, avec des pâtes de toute sorte, du risotto, en soupe, en accompagnement de Wiener Schnitzel, avec un steack de bœuf, du sandre ou des scampi grillées...

On finit par être tenté. Oh surprise!, ce n'est pas mou flasque et un rien écœurant en bouche, mais savoureux, ferme (sans commentaires). Je comprends avoir mangé en France des apserges trop cuites et faites sans imagination. Du coup, j'ai bien dû essayé une demi-douzaine de plats, et ce fut presque un sans-fautes.
Du coup, je regrette la fin de la saison. Première (et dernière?) victoire gastronomique de l'Allemagne sur la France.

dimanche 19 juin 2011

Festival gnangnan


Il y a deux semaines avait lieu le « Munich streetfestival » : un des principaux axes de la ville, la Léopold-Ludwigstraße était livrée aux piétons et à un ensemble d’activités un peu disparates. Ce genre d’événement se produit assez souvent dans l’année, avec des noms différents.

Les enfants sont rois. La principale attraction consiste à traverser la rue par le haut, au-dessus de la tête des parents. Mais ils peuvent tester des tas d’engins et de jeux. Pour les parents, l’essentiel est là : boire, manger, et encore manger. Mais avec une tonalité environnementale marquée; même les döner sont bios ou végétariens. Le deuxième roi est le vélo – Munich se veut capitale du cyclisme – et tout ce qui roule. On peut croiser enfant-roi et petite reine avec une collection de poussettes-remorques de vélo, dont les Allemands raffolent. Autre exemple : le pousse-pousse, ici contenant un père un peu cool avec son couffin (il y avait un bébé dedans). Ou alors, étrangeté, le vélo tiré par un vélo…

Un petit Munich-plage occupait la place de l’université et l’on avait naturellement droit à un concert, face aux tables où la bière coulait à flots. Le spectacle était aussi chez les participants, souvent de drôles d’oiseaux, vrais… eux fauconniers, tatoués arborant leur plumage, ou échassiers du XXIe siècle.

On affiche son soutien au tiers-monde, on écoute des concerts africains, on vante les mérites de l’énergie solaire… Il est vrai que l’Allemagne est en pleine « Energiewandel », avec la fin du nucléaire. Merkel a fait volte-face, effet Fukushima oblige, surtout dans les urnes. La coalition perd toutes les élections et les verts ont le vent en poupe. Un songe du début du mois indiquait que la coalition au pouvoir serait largement battue par la gauche, mais au sein de laquelle les verts auraient l’avantage (27 % contre 22 au SPD). Le résultat d’un tel vote serait l’élection d’un chancelier vert… On imagine les négociations avec Sarkatomique.

Il régnait sur cette rue une atmosphère bon enfant. Mais ce torrent de bons sentiments et de généreuses intentions est un peu lassant. Un peu de mauvais esprit s’il vous plaît…

vendredi 3 juin 2011

Au travail!

Il n'y a pas que les tomates dans la vie. Quant à la rêverie d'hier, elle se fonde sur le calendrier qui domine mon bureau. Mais je ne fais pas qu'y rêver. La preuve, récente.

Oui, oui, je vais ranger.

jeudi 2 juin 2011

Là haut sur la montagne

Le chemin aboutit sur un petit replat qui porte ce chalet d’alpage. Satisfait d’y être parvenu, on s’assied sur les blocs qui servent de seuil, au milieu des fleurs du printemps. On pose le sac à dos, essuie la sueur du front. On souffle. Il faut chasser quelques mouches qui goûteraient bien à ce qui trempe le tee-shirt. L’air est frais dans le dos mouillé.

L’attache de la gourde tinte sur le métal avant que l’eau ne coule dans le gosier desséché. Après la montée, il fait grand faim. Une tomate fraîche est entamée à pleine dents, qui goutte sur le sol. On sort le couteau, dont on déplie la lame pour couper dans le gros pain blanc. Puis le saucisson sec, que l’on glisse entre deux tranches, avec un cornichon, soigneusement enveloppé dans de l’aluminium. Rustique, dense, le sandwiche artisanal occupe incisives et molaires un bon bout de temps. On regarde des abeilles voler entre les fleurs. Une colonne de fourmis qui se charge de recycler nos miettes. Des petits oiseaux filer, par à-coups, vers les sapins en contrebas. Un lézard immobile sur une pierre brûlante. Les nuages passer doucement dans le ciel bleu vif.

Les muscles un peu las, on se demande si un jour on pourra à nouveau tutoyer les glaciers et les parois si nues qui nous dominent, en face, écrasants et si attirants. On rêve de là-haut.


Mais il faut bien laisser ce joli calendrier pour replonger dans le travail.

mercredi 1 juin 2011

Vivons dangereusement

Après la vache folle, le poulet cacochyme et le cochon tueur, voici la bactérie qui venait du concombre. Et après? Le thon radioactif? Le poulpe fiction?

En attendant, ici, c'est la panique. Comme une collègue française mangeait ses tomates, une collègue allemande s'est écriée que c'était très dangereux, quelle témérité! Les médias regorgent de rapports inquiets sur les progrès de la bactérie. Elle a atteint la Bavière..

Je vis moi aussi dangereusement avec, au menu de ce soir, celle qui voulait se faire aussi grosse qu'un bœuf:
sa majesté la tomate Ochsenherzen. Dont une partie a fini en tomate-mozzarella (di buffala, cela va de soi).
On verra bien si je donne bientôt des nouvelles. J'ai également de la salade dans mon frigo. Quelle témérité!