vendredi 30 septembre 2011

Bequem

"Pratique", "facile" est Allemand. Regardez ces étiquettes de plaque de chocolat, ou de nougat: on a prévu un moyen pour en enlever le prix. Vous pouvez même offrir une simple plaquette de chocolat sans avoir à vous battre avec l'étiquette.

Un autre exemple: les cartons de déménagement, dont on doit, en France, renforcer massivement le fond. Prenons un exemple: d'une main, vous devez tenir les volets du dessus, de l'autre saisir le scotch, de la troisième, les ciseaux pour le couper, tout en serrant le carton entre vos jambes. Si vous avez une quatrième main, c'est encore mieux. Inutile ici, un système astucieux, monté en quelques secondes, vous donne un fond très résistant: un plier le premier fond; deux les revers, trois le replier à l'intérieur, ce qui assure la résistance de l'ensemble. Pas besoin d'adhésif (que l'on nommerait "Tesa" ici).

Tout est comme cela dans ce pays, sauf peut-être les formulaires administratifs, rarement bequem.

jeudi 29 septembre 2011

La nouvelle boisson bavaroise



Idéale pour les fins d'Oktoberfest.

Francophilie – Hier ist Frankreich einfach cool

Voici la série de DVD proposée par le Spiegel : du cinéma français. Rien d’exceptionnel, le cinéma français est très réputé ici, comme on le voit tant à la télévision qu’au cinéma. Certes, tout le monde ne le regarde pas en version originale, même s’il y a des amateurs. Mais la France est toujours un sujet d’intérêt. Le raffinement, l’art de vivre, la qualité de la cuisine font notre réputation – un peu usurpée. Cela dépasse le domaine du luxe et de la cuisine : la France est observée, étudiée, regardée. On en parle beaucoup aux informations, et aps uniquement ne raison du coupe présidentiel. Chaque décès d’acteur, de chanteur est commenté même sur l’équivalent de France Info, B-5-Aktuell, et dans les journaux. Un exemple : la mort de Maurice Garrel, l’acteur, père du cinéaste Philippe Garell et grand-père de l’acteur Louis Garell, a fait l’objet d’une information : ce n’est pourtant pas une grande célébrité et je ne suis pas sûr qu’on en a parlé sur France Info ou France Inter. Ces derniers publient régulièrement des analyses détaillées de livres français traitant de la France. La Bavière, très francophile, va peut-être plus loin dans ce travers que le reste de l’Allemagne. Le nord-ouest serait plus tourné vers l’Angleterre. Mais je retrouve le même intérêt sur les chaînes de télé et de radio nationales. Su les radios culturelles, on diffuse massivement de la chanson française : certes la pénible Zaz, mais aussi d’illustres inconnu(e)s. Le choix est discutable, mais touchant.

L’inverse n’est pas du tout vrai, les Français préférant se pencher sur l’Angleterre, qui nous détesterait tant et sur nos amusants voisins transalpins. De l’Allemagne, on s’en contrefiche. L’apprentissage de l’allemand est en chute libre, il est devenu un vestige, une curiosité. Ici, le français est encore la langue la plus apprise après l’anglais, même si l’espagnol est en train de monter à ses dépens.

Et si l’on veut s’amuser avec les clichés, on pourra regarder une émission, un talk-show dont l’animateur est un Français germanophone, Alfons, mal fringué (c’est l’hôpital qui se moque de la charité), qui cultive un terrible accent français et joue les persans en Allemagne, faussement idiots (son site ici). Quand un Bavarois présentera-t-il en culotte de peau une émission à la télévision française ?

mercredi 28 septembre 2011

Shoah à Würzbourg


Dans cette ville, on a discrètement signalé dans le sol les Juifs qui ont péri pendant et par le nazisme par des pavés dorés, devant leur domicile. On s'arrête, des noms sont sauvés de l'oubli, des tragédies se devinent, avec les noms de familles entières. On mesure progressivement l'étendue de la shoah, dans un ville, comme tant d'autre. Une idée intelligente.

mardi 27 septembre 2011

Que cherche-t-on à l'Oktoberfest?

Pour les dames, ceci:

Pour les hommes, cela:

Il y a du bouchon en perspective.

Un dernier coup de Maß


Jeudi dernier, j’ai fêté la fin de mon travail-marathon sur le Theresienwiese, là où se tient en ce moment l’Oktoberfest. Le soleil brillait sur les Biergarten. Dans les tentes, à la Hofbraü
à la Löwenbrau ou dans la plus belle, l’Hippodrom, on s’affaire, c’est l’usine à nourrir les soiffards. Les serveuses portent avec énergie leurs bocks de bière, ou font la queue avec leurs plateaux à remplir de canards, de poulets, de jarrets de porcs, de patates… Mon point de rendez-vous fut la boutique un rien kitch où l’on vend du cochon de lait, qui rôtit sous nos yeux et fond sous la langue.

Ceux qui n’ont pas le temps d’aller dans la direction indiquée par l’ange sont parfois dans un état de décomposition avancée. Mais il n’est pas besoin d’être saoul pour être un énergumène, on peut arborer sa chevelure ou des tatouages bariolés. Chose banale ici : je n’avais jamais eu autant de tatouages et de piercings avant de vivre en Allemagne.

Qui veut se transporter dans le passé peut faire un tout chez l’illusionniste, avec la femme sans tête, celle qui n’a pas de tronc, et bien sûr, le tour de lévitation, au truc assez réussi. C’est jour de fête à nouveau, mais avec six millions de visiteurs…

Nous finîmes au café Kaiserschmarren, mais mes amis s’y sont trop mal comportés pour que je vous en montre des photos. Que des bons souvenirs par conséquent. Une dernière fois.

lundi 26 septembre 2011

Deux ans de blog

Septembre est désormais le mois des anniversaires : deux ans de blog jour pour jour. Je pourrais dire « déjà » et tenir des propos mélancoliques sur le temps qui passe trop vite. Chaque chose en son temps. Il est plus amusant de consulter les statistiques, comme l’an passé. Les amis et la famille qui en ont le loisir regardent un peu tout. Les variations, comme l’enfer, c’est les autres.
L’an passé, le cul l’avait emporté haut la main (oui la main), grâce à des titres accrocheurs et trompeurs (ici). Ces billets sont toujours très prisés, comme celui sur les médecins (), qui est resté très fréquentés, pour des raisons que je ne m’explique pas. Mais là, la palme revient – si j’ose dire – à Dachau, du moins au troisième billet où j’ai raconté mes impressions là-bas (). Pourquoi Dachau, cela se comprend, pourquoi le troisième, je l’ignore.

Mais on arrive bien sur mon blog en tapant « marchand de matériaux anciens » ou « marcher dans la boue », ou « toiture contemporaine endroit public », « cuisine afghane recettes » (bonne cuisine, qui bénéficie d’au moins trois restaurants à Munich, mais je ne crois pas en avoir parlé – pour la peine voici une photo de tarte à la rhubarbe) ou enfin « bavaroise nue » – je suis innocent ! Juste par curiosité, je note que deux Lettons sont allés voir ce que je raconte.

Avant de vous laisser, je signalerai aux Munichois deux endroits dont je n’ai pas pu parler, mais que j’aime bien : un modeste mais fort bon restaurant turc, le Lara 44, situé dans la Schellingstraße, surtout pour le midi car il ferme désormais le soir (site ici). Il ne paye pas de mine, mais on n’y est jamais déçu.

Puis une brasserie bavaroise, la Wirtshaus in der Au (site ) sur la rive gauche de l’Isar, non loin du Deutsches Museum. Dans le genre, un des meilleurs rapports qualité-prix de Munich, avec un zeste d’inventivité qui la hisse au-dessus des brasseries habituelles. Entre autres spécialités, les Knödel de toute sorte (cela dépend des saisons) et la bière dite de Karl Valentin. Mais la viande est de très bonne qualité, le service est charmant, loin des chars d’assauts efficaces mais rustiques qui officient dans beaucoup de brasseries.

Il y en aurait bien d’autres, mais cela suffira bien pour aujourd’hui. Pour plus tard, pour la saison 3 ? Encore faudrait-il qu’elle ne soit pas écourtée et qu’elle ne subisse pas le sort de blogs amis, comme celui de Berlin Berlin. Je vous laisse sur cet insupportable suspens.

samedi 24 septembre 2011

Quant on partait de bon matin…

La saison est belle. Enfin. Idéale pour le vélo et je saisi l’occasion pour vous livrer une brassée de photographies qui montrent bien que Munich est un des paradis de la petite reine. Si si.

Les enfants d’abord ! En voici un bel exemple, on ne les remorque plus, en laissant flotter derrière un petit pavillon, mais où il précèdent le cycliste, qui les as ainsi à l’œil. Mieux, en cas d’accident, ce sont eux qui trinquent, un air bag en chair et en os. Un autre modèle, plus encombrés, dans un Biergarten de l’Englischer Garten. L’inconvénient de ce modèle est que la remorque ne peut se transformer en poussette-tank, comme ici ou là, voire accompagner le jogging. Ou être emmenée en pleine montagne, dans le Chiemgau. À propos de poussette, voici un beau modèle double-face. Un autre dans le Westpark. Le modèle "troupeau" (à Würzbourg)
Avec tout cela, on croirait que la démographie allemande est au plus mieux.

Qui aime le vélo et ne veut pas pédaler peut prendre un vélo-taxi, comme ici dans l’Englischer Garten
et là… Bah je vous laisse deviner. Un modèle plus futuriste : il y a régulièrement des expositions de vélos d’avant garde.

Le vélo témoigne aussi de la sociabilité germanique, de leur goût de l’être-ensemble. On peut donc pédaler ensemble, en rond, en se parlant, comme ici – et le même où vous voyez. Mais le sommet est atteint par ce camion-vélo, qui descend ici pour s’installer vers le Viktualienmarkt. Il est mû par des jarrets joyeux, puisqu’ils boivent la bière-pression qui les accompagne dans les tonneaux placés sur le châssis. À partir de combien de verres les jarrets s’arrêtent-ils ? Difficile de faire plus allemand que cette association de sport et de bière.