vendredi 28 janvier 2011

Saucisse de foie, saucisse deux fois

Âmes sensibles, changez de site ! Les photos qui sont incluses dans ce billet vous seront peut-être insoutenables.

Tous ceux qui sont entrés ne serait-ce qu’une fois dans un supermarché allemand, y compris les Lidl qui ont fleuri aussi en France, ont été frappés par l’aspect du rayon charcuterie : des rayonnages entiers de saucisses en tube. Des alignements de vessies en plastique, tendues par un contenu qui inspire instinctivement la méfiance. Ici, on met tout en tube, la purée, la soupe, le pâté et la saucisse. Le boyau de porc ne se voit guère en supermarché et le fantastique plastique est très présent également chez les charcutiers.

Passé le moment de mépris ou de dégoût, on se dit qu’en Allemagne, le contenu doit au moins être sans danger. Je me suis donc lancé, en choisissant ce qui devait être a priori le plus risqué : la saucisse de foie, appelée ici Leberwurst. La lecture des étiquettes m’a conduite jusqu’à celle-ici, fabriquée dans le Palatinat, garantie sans colorants, ni conservateurs, ni adjuvant. Du foie de porc, de la viande de porc et des oignons, point. Jusque là tout va bien.

Vient le moment où il faut ouvrir la bête. Une incision de couteau suffit. La suite n’est pas très technique pour qui est habitué à presser sur son tube de dentifrice.
Une pâte rose-gris sort lentement, lentement. Ce n’est pas assez pour la tartine. Alors on presse encore un peu plus. Admirez le geste !
Il ne reste qu’à étaler, comme du bête pâté.

Puis l’on prend son courage à deux mains et l’on mort sa tartine. Surprise : ce pâté est délicieux. J’ose l’avouer, je suis devenu depuis plus d’un an accro cette Leberwurst, et je ne suis pas le seul.

On peut la déguster également chaude, comme j’en ai plus récemment fait l’expérience chez Atzinger, une brasserie situé à un jet de pierre de mon bureau. N’ayez pas peur, comme disais l’autre, car ce n’est pas a priori ragoûtant. Le plat associe deux copains, la Leber- et la Blutwurst – un boudin de fort bonne facture même s’il n’égale pas la saveur d’un boudin artisanal français. Cette fois-ci, la saucisse de foie est tout de boyau vêtue. Tendue comme dans une combinaison de latex.
Un petit coup de fourchette, on presse délicatement dessus et cela sort un peu en désordre. Beurk ? Je vous assure que c’est également délicieux. J’en reprendrais bien deux fois.

samedi 22 janvier 2011

Sans commentaires

Munich, Sendligerstrasse, Noël 2010

jeudi 20 janvier 2011

Spic' di Gunaar!

Un travail en cours m'a conduit à l'ouvrage d'une collègue allemande, Hadwiga S. Peu importe le titre de l'ouvrage et son genre, puisqu'elle se prénomme Hadwiga. C'est ma première Hadwiga.
J'en suis encore tout ému. On ne se refait pas: j'ai un peu cherché. Ce nom vient du nord-ouest de l'Allemagne. On y trouve aussi Hadwin(a), Hadwige et, ce qui nous surprend moins Hedwige. Hadumod est pas mal dans le même genre. Mais revenons à Hadwiga. Ce bon vieux nom germain signifie "L'efficace guerrière" ou quelque chose d'approchant. On la voit tout de suite, bien plantée sur ses cuisseaux, le visage encadré par de longues couettes blondes et surmonté par un casque à ailes, tranchant le civilisé à coups de haches, Hojoto, Hojoto!

Ou mieux, pour le kitch:

Pas de chance, le livre est nul. Concédons que Gudrun, "Gute Rune" (bonne écriture en quelque sorte) ne lui conviendrait pas mieux.

Un autre collègue, inconnu de moi, remercie dans sa préface un sien ami qui porte le suave prénom de Gunaar. Ce doit être une variante de Gunnar (je connais un autre collègue nommé Gunnar S.), encore un nom de guerrier. Ces Germains, ces Frisons et ces Scandinaves étaient bien excités autrefois. On pourrait aussi se moquer d'autres Ingomar (qui proviendrait du dieu germanique Ingwio), Dagmar ("La glorieuse"), Hartmut ("Esprit brave", sorte de Braveheart), tous portés par des bienheureux collègues.

Soyons juste: la plupart de mes collègues portent des noms bien plus neutres de Christof, Christian, Michaël, Ludwig, Helmut, Peter, Nikolaus/Klaus ou de Martin. Quel ennui! Je retourne à Hadwiga.

mardi 18 janvier 2011

Sans commentaires


Munich, Ludwig-Maximilian Universität, 02 décembre 2011

dimanche 16 janvier 2011

Le printemps contre-attaque?

Dix degrés au-dessus de zéro. Le soleil, en fin de journée, est aveuglant.

Des joggers courent en tee-shirt, souriants. Plus de neige à l'horizon. Si les arbres sont encore en sommeil, l'herbe est verte sous la lumière dorée, qui fait miroiter les petits lacs du Westpark, à deux tours de roue de chez moi.
Mais où est-donc passé l'hiver? Au milieu de janvier, le printemps a-t-il mis au tapis le général H.? On s'y croirait presque. Mais voilà, le soleil est bien bas, qui a rendez-vous avec la lune, précoce. La haute végétation qui prend en écharpe les lacs jette sur eux une ombre presque permanente. Quand le soleil la perce, la glace brille à la surface de l'eau. Le général est simplement parti en vacances. Mais il reviendra. En attendant, je goûte ce soleil qui manque tellement ici en janvier.

vendredi 14 janvier 2011

Le curé joyeux

Ce curé de l’église Saint-Paul serait-il un ancêtre, par le biais d’une relation non autorisée par l’Église ? Mais cela ne se produit jamais, nous le savons tous. Un cousin éloigné ? Un vil plagiaire?

samedi 8 janvier 2011

Glissements progressifs vers 2011


Rrrrr… Oh, déjà ? Une semaine de 2011, il était temps de se réveiller. Cela dit, je ne dormais pas, j’étais occupé à des activités saines et équilibrées. Et je travaillais vraiment beaucoup. (ici, une activité que je pratique une fois tous les quinze ans).

Mais j’ai tout de même pris le temps de fêter le glissement passage à 2011 à Munich, avec quelques amis. La particularité de la Saint-Sylvestre est la pétarade nocturne. Non par abus de choux – les Allemands sont mithridatisés – mais simplement de feux d’artifices. Tous les supermarchés vendaient de grandes pochettes de pétards et de feux qui sont sans aucun doute interdits aux particuliers en France. A minuit, et pendant plusieurs heures, ils s’y mettent tous à cœur joie. Depuis le balcon de chez mes amis, qui donne sur un jardin entre deux alignements de petits immeubles, si typiques des villes allemandes, nous avons regardé les Munichois jouer avec le feu. Ça pétait partout, ça fusait dans le ciel, ça explosait. C’était un peu Bagdad en direct sur CNN. Au sol, la plupart des habitants (adultes) allumaient feu après feu, pour qu’ils illuminent le ciel, ou la neige qui recouvrait le sol. Certains y étaient encore à trois heures du matin.

Le résultat est que nos Allemands proprets ont laissé une ville des plus sales. Jusqu’à hier, les restes de ces feux du 1er jonchaient la neige fondante et s’amassaient dans les rues : car ils n’ont strictement rien ramassé, les fanatiques du tri sélectif !

Le glissement s’est aussi opéré par le transfert du kitch de Noël vers celui du Nouvel an, dans les vitrines qui y sont accoutumées, comme celle de cette boulangerie, que j’ai déjà abondamment photographiée. J’attends avec impatience le glissement vers le Carnaval.
(une petite parenthèse à propos de glissement : Rutsch, que l’on comprend comme «glissement» vient en fait du Yiddish : rien à voir)

Avant cela, nul doute que, malgré le redoux actuel, la neige ne vienne bientôt recouvrir à nouveau toits et places, arbres et rues, sièges et tables des terrasses. Le général hiver a peut-être la gueule de bois, mais il reviendra.
Quant à moi, comme l’an passé, je ne ferai pas de bonnes résolutions. Les seules annoncées n’ont pas été respectées : c’est leur but. Je sais simplement que cette année ne sera pas entièrement germanique : d’ici là, je compte bien en goûter tous les avantages et en éviter les inconvénients. (zut une rechute)

Que l’année soit douce, festive, enrichissante, joyeuse, selon ce que vous attendez !