jeudi 26 mai 2011

Il pleut des politiques

Non, je ne pense pas à DSK, qui vient de s’écraser bruyamment. La boîte noire est activement recherchée – mais en a-t-on réellement besoin ? On parle naturellement beaucoup de l’affaire ici, avec une certaine neutralité. La théorie du complot dont semblent raffoler les Français set beaucoup moins en vogue.

Non, les politiques qui tombent sont Allemands. Moins chauds lapins en effet. Mais ils fautent, ils fautent. J’ai déjà parlé de l’ancien ministre de la défense et ex-futur chancelier, Karl-Theodor von und zu Guttemberg, le plagiaire (ici). L’université de Bayreuth a récemment confirmé dans un rapport officiel que sa thèse n’était qu’une vaste tromperie. Mon opticien favori (le politique : ) lui a fait un clin d’œil…

Du coup, des esprits curieux se sont mis en chasse pour vérifier si d’autres hommes politiques si fiers de leur doctorat n’en avaient pas fait autant. Ils ont trouvé. Voici Silvana Koch-Merin, un des chefs de file des libéraux du FDP et vice-présidente du Parlement européen. Docteur naturellement, sur une thèse concernant les unions monétaires. Qui s’est avérée être largement puisée à des sources non citées. Si l’université d’Heidelberg n’a pas encore rendu de rapport officiel, Koch-Mehrin a dû renoncer à tous ses mandats (dans lesquels elle ne manifestait pas une assiduité extraordinaire, mais c’est une autre histoire) et à son titre. Et de deux ! Le troisième pourrait bien être Jorgo Chatzimarkakis, autre libéral, contre qui les accusations de plagiat se sont tournées.
Le temps n’est pas bon pour les libéraux. Leur chef, Guido Westerwelle, enseveli sous les critiques et l’impopularité (ici) a dû renoncer à la présidence du parti et à son rang de vice-chancelier. Il a été remplacé par Philip Rössler, jeune loup du FDP (soit dit en passant d’origine vietnamienne), nouveau chef du parti et vice-chancelier. J’aime assez l’article du magazine Focus du mois dernier, qui le présentait ainsi.

J’ose espérer qu’un Dr Fröhlich n’est pas un plagiaire.

samedi 21 mai 2011

Gémellité

Cette fontaine reproduit le moine qui constitue le symbole de Munich (Mönchen à l'origine). Rien de bien surprenant, sinon qu'il s'agit d'une fontaine située sur la place des arènes de Vérone. L'étonnement passé, on constate simplement que les deux villes sont jumelée. Il y a pire pour roucouler entre municipalités.

samedi 14 mai 2011

Sans commentaires

Regensburg, couverture du catalogue-menu de la pâtiserie-traiteur Prinzess, mars 2011.

jeudi 12 mai 2011

Ici, on n’a pas fait la bombe

Il y a déjà un bail, je suis allé, par une journée encore fraiche et nuageuse, visiter la ville de Ratisbonne, en allemand Regensburg. Une très belle surprise.
La ville a gardé un cachet médiéval, avec ses tours urbaines, élevées par des familles en mal d’ascension, ses rues étroites et colorées. Un massif pont de la même époque est jeté sur le Danube. Il offre de beaux points de vues sur les toits parfois biscornues, les tours, les flèches des églises. Tout cela paraît authentique et l’est : la ville n’a pas été bombardée et n’a donc pas eu à être reconstruite pierre par pierre, avec le résultat souvent observé : les vielles villes allemandes ressemblent souvent à un décor de cinéma un peu apprêté.

Qui plus est on y mange (ici près du pont) une délicieuse choucroute - comme la bière qui l'accompagne. Nous avons bien sûr trouvé une pâtisserie où se goinfrer (Prinzess), avec chacun un palais différent. Cela semble rustique et lourd, ça l’est beaucoup moins à la dégustation.

En sortant, on se retrouve face au vieil hôtel de ville, du gothique qui ne date pas, lui, du XIXe siècle. Mieux, la cathédrale est elle aussi d’un beau style gothique, relativement tardif, mais de très loin la plus belle église gothique que j’ai vu en Allemagne. (ici Saint-moi)
on y trouve également une forme belle église romane, Saint Emmeran. Parmi les curiosités, de nombreuses reliques qui font un peu penser à Rascar Capac : on ne s’éternise pas.

Nous sommes loin d’avoir fait le tour d’une ville formidable, au numéro un des villes visitées en Allemagne à ce jour.

mardi 10 mai 2011

Jour de fête

Entre la Frühlingstfest (décevante), la « fête » de la croix rouge, les animations des parcs, il y avait de quoi satisfaire un instinct grégaire et se distraire dans la foule de Munich le week-end dernier. Nous avons plutôt fait un petit tour à l’Auer Dult : ce marché se situe au pied d’une église, dans le quartier ou coule un petit affluent de l’Isar, l’Au (il se tient aussi à l’automne : ici). C’est un autre monde. Certes, on y trouve des brocanteurs, mais ils sont minoritaires dans ce grand marché. On voit plutôt des démonstrateurs volubiles vanter les mérites de tel produit de nettoyage, de tel aspirateur, balais, que sais-je encore. On peut y acheter des coussins et des fauteuils relaxants, des balais, de la vaisselle comme s’il en pleuvait et des magnifiques blouses comme on en vendait dans la foire de Bellac du temps de ma grand mère (je vous laisse découvrir l’endroit).Des sous-vêtements d'un goût exquis...
Le public est varié, mais les Trachten s’y montrent en grand nombre et l’amateur peut s’acheter des Lederhose d’occasion, bien culottés. On y danse en trachten,

arborant une pilosité du XIXe siècle – pour les hommes. Quelques boutiques de nourriture, un Biergarten et des manèges complète ce marché, au fond plus sympathique que la Frühlingsfest. C’est une fête de village. Jour de fête dans le centre de Munich.


dimanche 8 mai 2011

Sans commentaires

Munich, Asamkirche (XVIIIe s.), Sendligerstrasse.

vendredi 6 mai 2011

De qui se moque-t-on?

Il y a quelque temps, nous étions en famille pour manger des gâteaux dans le café Woermers. Autour de nous, beaucoup de vielles dames qui dégustent délicatement mais avec entrain de somptueux palais de crème, de fromage blanc de chocolat ou de fruits (pas trop de fruits). Une personne faisait exception, un homme assez jeune qui lisait son journal. Son manège nous a un peu surpris ; je l'ai discrètement photographié.

Fébrile, mince, très brun, il porte une moustache comme il en s'en fait plus depuis environ soixante six ans. C'est un homme sérieux, et conservateur, il lit la Frankfurter Allegemeine Zeitung.Avec des yeux souvent hallucinés, il faisait un peu peur.
Et voilà que son nez le préoccupe. Du moins occupe sa main droite. Il se gratte.se cure un peu. Puis,
trouvant que la méthode n'est pas bonne, se lèche le doigt, avant de se curer le nez de nouveau. Miam! Cela fonctionne parfaitement. Et ainsi de suite pendant une bonne demi-heure, si ce n'est une heure.
Quel plaisir ces gâteaux!





mardi 3 mai 2011

Avez-vous l’hure ?

Finalement, je ne me suis pas fait tatouer (voir ici). J’ai préféré tester la Frühlingsfest. Mauvais choix sans doute, elle ne vaut vraiment pas le détour. On l’appelle parfois la « mini Oktoberfest » : vraiment mini, en effet. Une fête au village, rien de plus. Mais sur le Theresienwiese, où elle est installée, se trouvait samedi dernier un très grand marché aux puces, que l’on voit ici depuis la Bavaria, la statue qui la personnifie – et qui a les bras puissants de celle qui s’entraîne à porter 10 bocks de bière d’un litre. C’était un vrai marché aux puces, pas une opération d’antiquaires. On n’y trouvait vraiment n’importe quoi et un peu de tout. Jouets à profusion, vêtements usés, appareils électriques déglingués, vinyles, vielles photos, revues, BD, comme une plongée dans les trente ou les quarante dernières années, avec parfois des familles qui soldaient des bouts de vie. Tout Munich s’y est donné rendez-vous, des babas aux inévitables entrachtés.

Quelques raretés ont attiré mon œil. On trouve naturellement quelques trophées, si courants dans ce pays de chasse, dont voici un premier, et un deuxième exemple, pris sur le même stand. Dommage, je n’ai pas assez de place dans mon salon, ni ici ni à Paris.

Un peu plus loin, ce cadre. Un uniforme ancien, n’est-ce pas ? Regardez-bien, quelques autocollants blancs masquent des détails de l’uniforme, qu’il est facile de deviner : des croix gammées, pour cet uniforme de la Luftwaffe (sauf erreur de ma part). Le portrait est daté de 1943. On échappe difficilement au malaise, surtout quand on a vu, sur un étal, quelques vieilles revues des années 1930 (1936-1938), dédiées à l’armée de l’époque, avec un manuel de formation militaire. Pas de Mein Kampf cependant. Soyons honnête : ces trouvailles sont fort rares et l’immense majorité des stands fait plutôt allusion soit à des choses bien neutres de la vie quotidienne, soit à la contre-culture, à l’ésotérisme, au militantisme anti-nucléaire, bref à l’Allemagne gauchiste. Mais il est tout de même quelques vendeurs et, peut-on supposer, quelques vendeurs malsains.