mardi 30 août 2011

Too bad

En plein centre de Munich, dans un quartier chic, se trouve la Promenadeplatz. Le luxueux hôtel Bayrischer Hof y a pignon sur rue. Sur la parterre central se trouve la statue du compositeur Roland (Orlando) de Lassus, qui vécut à la Renaissance et mourut à Munich. Mais son piédestal attire l'attention, tant il est chargé. Un monceau de fleurs de bibelots, d'ex-votos, de galets. Quel culte s'exerce pour ce compositeurs oublié du grand public! Quels mélomanes raffinés que ces Munichois! Mais regardons-y de plus près.
Too Bad: c'est un monument pour Michael Jackson, connu comme le Michael Jackson Memorial (essayer une recherche de vidéos en ligne, vous trouverez une pelletée). Un lieu de piété spontanée, hétéroclite rassemblement de poèmes éperdus de chagrin et de kitch, de bougies, d'invraisemblables bibelots, de portraits passés, de petits cœurs. Et l'on trouve toujours des gens qui se recueillent autour.

Voilà ce qu'est devenue la mélomanie de Munich.
Toumtoumtoumtoum... toumtoumtoumtoum... mais...

Quant à l'explication du monument munichois, elle se trouve ci-dessous:


lundi 29 août 2011

Fête double

Le 1er août, c'est la fête nationale suisse. Si l'on est fribourgeois(e), on en rapporte un délice local, les meringues à la crème double, un peu customisées.

En termes familiers, c'est une tuerie.

Je sais, le 1er août est passé, mais les meringues aussi.

samedi 27 août 2011

P... Deux ans !

Mon boulot de dans deux ans, c’est pour bientôt. Me voici déjà, aujourd’hui, à Munich depuis deux ans. La seconde année m’a parue encore plus courte que la première (ici). Le sable file entre les mains, mais il y fait encore chaud.

La première, c’était la découverte, l’enchantement. La seconde, l’enracinement, le retour des saisons, les douces habitudes, les surprise des différences – cet hiver qui a commencé si fort et a fondu lamentablement, ce printemps resplendissant, cet été malade. Je ne vais pas refaire un bilan, qui viendra bien assez tôt. Il est inutile de redire que j’ai goûté de nouveau ce que j’ai aimé déjà l’an passé. Des bières, de saison. Des lacs : mais des nouveaux, pour moi, le Tegernsee, le Chiemsee et l’altier Königsee (). Des gâteaux, oh des gâteaux, que de gâteaux ! Le cinéma du Filmmuseum. Des endroits gourmands dont je n’ai guère le temps de parler. Tant d’amis, de membres de la famille qui sont passés. Des fêtes, oh que de fêtes ! J’exagère : j’ai travaillé bien plus encore que l’an passé et mes nuits ont souvent vu la lampe de bureau, penchée sur les papiers, face à l’ordinateur, son reflet dans un verre ou à la surface du thé tiède, que j’ai oublié, concentré que j’étais. Mais tout de même, ce furent les soirées Tour de France (), juste trois fois, à ce qu’il me semble, assez pour s’amuser sans se droguer.

Des découvertes, de touriste, comme la délicieuse Regensburg. Les petites églises de la campagne bavaroise, notamment dans le Chiemgau, médiévales parfois, cocons baroques souvent.
Le cinéma en plein air (là) : après l'Olympiapark - une belle découverte - encore la semaine dernière dans le théâtre en plein air du Westpark, que je recommande chaudement à tous les Munichois, tant l’ambiance y est agréable, même lorsqu’il pleut. Les Allemands transportent la Gemütlichkeit avec eux.

Il y a aussi tout ce dont je voulais parler ici et dont je ne tirerai pas une note de blog, faute de temps. Comme le Deutsches Museum, que j’adore pour ses bateaux, ses avions, cet empilement d’objets, d’explications, de véhicules, et surtout pour la joie de mes neveux lorsqu’ils y sont. Bon, je vous livre quand même ma voiture.

Vaut également le détour la Residenz, le palais ducal puis royal, un dédale de salles Renaissance et baroque avec un bijou, encore une fois intégralement reconstruit à l’identique, le théâtre rococo Cuvillé, où j’étais allé écouter un (fort beau) concert de piano en janvier. La villa Stuck, la villa art nouveau (Jugendstill) de Munich, où il y avait une exposition d’objets art nouveau, issus de collections particulières, comme des vases Émile Gallé, des meubles de Nancy, provenant de toute l’Europe. On comprend que Munich était aussi un centre de l’art nouveau, mais sans l’effervescence et l’exubérance de Paris, de Bruxelles, de Nancy ou de Vienne. Un art nouveau plus géométrique, plus sage, plus massif. Allemand.

Outre l'air frais pris en Italie et en Suisse, cette année vit les retrouvailles avec Salzbourg, la ville qui enchanta mon adolescence et ne me déçut pas.

Tout cela se bouscule, tout cela et tant de petites choses, de petits détails qui révèlent Munich, les Bavarois et les Allemands, qui m’amusent, me charment ou m’agacent. Tout ce qui fait que je suis bien ici, et bien entouré.

Mais voilà, je retourne à mes papiers, je remets mon cerveau en route. Je travaille. Je reviendrai chez moi un peu cotonneux, dans le bus de nuit, entre les minets gominés et les blondes interminables, tous éméchés et bruyants, qui sortent des boîtes de nuit. Je mettrai de la musique dans mes oreilles, pour glisser avec le bus, doucement, avec un peu de mélancolie, mais le sourire aux lèvres.

jeudi 25 août 2011

Un dernier grain de sel (entre les dents)

Salzburg était donc mon unique moment de vacances estivales (voir ici). Mais assez parlé tourisme. il manque juste mon grain de sel: les douceurs. C'est une ville où on mange très bien, mais je vous passerai les menus. Outre les fameux Mozartkugel (les prendre chez Fürst), il faut signaler quelques belles spécialités de dessert, en premier lieu les Salzburger Nockerln. Une sorte de croisement entre l'omelette norvégienne, le crumble et le soufflé. Au début, ça paraît léger... Mais dans une portion, il y en a pour quatre.
La ville recèle nombre de chocolatiers, de pâtissiers, dont Tomaselli est le plus ancien et le plus célèbre, mais Demel est bien meilleur.
(pour respecter cette malheureuse victime de la drogue, nous avons masqué ses yeux)

Last but not least, le meilleur du meilleur se trouve selon moi dans les Marillenknödel, ces boules de pâte sucrée enrobant un abricot, passées au four, à la chapelure et servies avec une sauce beurrée. Dit comme cela, ce ne paraît peut-être pas ce que c'est, un délice que je vénère depuis, euh, pas mal d'années.
Oui à Salzburg, j'ai aussi marché et fait du vélo.

lundi 22 août 2011

Optique, critique, politique

Mon opticien favori de la Schellinstraße a composé deux nouvelles vitrines. La première se moque d'une habitude munichoise (et allemande), la grillade, le barbeuque au bord de l'Isar, dans un parc, n'importe où en plein air. On croit que les Allemands sont disciplinés, mais les lieux est souvent bien sales après coup.
L'autre vitrine fait écho à l'actualité. Ca sent un peu trop l'installation. Au fait, je n'ai pas besoin de lunettes

dimanche 21 août 2011

Le sel, j’aime


Après avoir fait quelques ronds dans le Königsee (ici), nous allâmes donc un peu plus à l’Est, à Salzbourg, ville presque frontière, dominée par sa fascinante forteresse, ici depuis le sud, vers le (fort plaisant) château de Hellbrunn, là depuis la rive occidentale de la Salzsach, la rivière (tout est salé ici), quand il est fait beau. Mais l’été est très inconstant, et la pluie est venue. Mais cela n’empêche pas de prendre du plaisir à la promenade sur la hauteur de la ville, le Mönchberg (Montmoines si l’on veut), avec des vues sur ses toits, ses flèches et ses bulbes, entrecoupés de brumes. En bas, les Bulbes sont aussi plaisants à mes yeux, moi qui les ai découverts à quinze ans. Salzbourg fut un enchantement d’adolescent. Je craignais un peu les retrouvailles, mais le charme n’est pas rompu. On peut flâner loin du centre dans les vieilles rues pavées, ou au milieu des touristes, face aux fontaines baroques.
Même la très rebattue rue piétonne, la Getreidegasse, offre des sujets d’amusement, comme cette enseigne de Trachten. Comme les commerçants sont obligés de se plier aux enseignes en fer forgé, on a des surprises.
Je laisse chacun deviner de quoi il s’agit.
Pour le reste, il y a assez de guides pour vous vanter les mérites de ce bijou entre les bijoux.


vendredi 19 août 2011

Les yeux au ciel


L'atmosphère est lourde, moite. L'été en quelque sorte, mais en a-t-on l'habitude?

Le ciel se charge très vite et offre des vues changeantes, des trouées entre les nuages où le bleu vient nous narguer ou nous faire sourire.

Enfin il pleut, dru, brièvement, un orage d'été, qui apporte la fraîcheur. Et cette jolie vue depuis mon bureau, par-dessus les toits.

mercredi 17 août 2011

Ecran noir en nuit noire: débuts

Un miracle: je suis allé hier soir au cinéma en plein air. Le miracle tient au fait que cette envie me tenaille depuis l'été 2010, mais le temps étant infect et mon travail m'absorbant tous les jours jusque très tard... C'était mal parti.

Le soleil est enfin venu (revenu serait un bien grand mot). A l'heure du dîner, la température était encore douce dans l'Olympiapark. Ce fut l'occasion d'admirer pour la première fois l'architecture du BMW Welt, intéressant bâtiment sous toutes ses coutures. Presque deux ans pour le voir... Je ne dirais pas que j'ai honte, car le moteur pétaradant ne me fait pas rêver. Mais le musée est bien planté, à quelques pas de la tour de la télévision, qui domine les pics, les toiles des bâtiments du parc olympique. Sur place, on peut grignoter (extase culinaire néanmoins impossible) avant de s'allonger dans une chaise longue. On attend que la nuit tombe, à la lumière de la piscine voisine. Noir sur noir, ce n'est pas facile en photo: cela donne théoriquement cette impression.
Au programme: Beginners de Mike Mills, un joli film, fin, sensible, drôle et émouvant, intelligemment construit. Une belle soirée.

Et aujourd'hui? Ce soir, la température est vraiment estivale, mais je travaille...

lundi 15 août 2011

Bunga bunga sur la Baltique?

Le chef de la CDU du Land de Schleswig-Holstein et candidat déclaré aux élections (du Land) de 2012 Christian von Boetticher, vient de se retirer, en larmes. A Kiel, il coule. La raison en est un scandale sexuel (voir ici, ou ). Enfin un scandale sexuel! Après la France, l'Italie, l'Allemagne se normaliserait-elle? Le bonhomme aurait frayé avec une mineure de 16 ans. Dit comme cela, cela flaire bon le parfum de bunga bunga.

Mais c'est bien moins piquant: l'histoire est terminée, c'était en 2010; von Boettinger est célibataire, a quarante ans; la jeune fille était consentante et non tarifée; ils étaient amoureux. Les Allemands, cela ne surprendra personne, inventent le scandale sexuel gnangnan, ennuyeux, fadasse. Avec Derrick à la place du Cavaliere.

Bref, les Italiens demeurent les champions.

dimanche 14 août 2011

Des ronds dans l'eau


En route vers un lieu dont je parlerai bientôt, je suis allé faire un tour vers une des perles de la Bavière, le Königsee, blotti dans un angle du pays, au sud de Berchtesgaden (où çà?). C'est un Naturschutzgebiet et les voitures n'y accèdent pas. Le lieu est néanmoins couru et l'on a dû aménager un vaste parking non loin de là, qui s'étend parfois dans les prés et donne l'occasion aux touristes de tremper leurs tongs dans la bouse et de chanter, "on dirait qu' çà t'gêne, de marcher dans la bouse..."

Le piéton peut marcher; le touriste contemplatif et fainéant tenter de prendre place sur un des nombreux petits bateaux qui font le tour du lac; le contemplatif et courageux loue une barque.

On s'éloigne vite du petit port, en tentant d'aller droit malgré le déséquilibre entre les muscles du côté droit et ceux du côté gauche, qui se fait sentir sur la direction. Entre les falaises et les sapins, on avance lentement, comme sur une longue piste, le lac, tout en longueur, ne se découvre que peu à peu, comme par pudeur. Au loin, le fond, là-bas, a l'air très beau.
Mais c'est un peu loin pour des abonnés à la bibliothèque et non au Fitness-Centre. On prend alors le temps de vivre, de laisser la barque dériver. D'écouter l'autre ramer. La cadence fait se ressouvenir de ce poème de Lamartine, Le lac. Ressouvenir, c'est un bien grand mot, pas un vers ne sort. Plutôt un vague souvenir d'ennui respectueux. Ou d'adolescent hermétique à la poésie?

Peu importe, ramons, on est bien et l'étape suivante est prometteuse.

samedi 13 août 2011

Super fête à Dachau

Cette affiche traîne depuis quelques semaines dans le métro. À partir d'aujourd'hui, on peut aller faire une grosse fête à Dachau.
Où est le problème?
*
Rien à voir, mais l'actualité est plutôt dominée par les 50 ans de la construction du mur, qui donne lieu à force reportages et aujourd'hui des célébrations. Quand on y réfléchit, il n'aura pas duré trente ans. C'est presque peu: de quoi se plaignent-ils?

jeudi 11 août 2011

Merci pour le chocolat


Cela faisait longtemps qu'il avait rouvert, un lieu mythique de Munich, détruit pendant la seconde guerre mondiale, le Café Luitpold (ici). Je n'avais jamais essayé, sinon quelques chocolats (formidables).Un bref repas hier soir fut l'occasion d'un test. Simplement une soupe chacun, un minestrone et une soupe au parmesan. Élémentaire, mais transcendé par la qualité des produits, l'inventivité, des petits détails raffinés. Comme en Italie, quoi. Service élégant, rapide, agréable.
Et en dessert, des délices (pour moi le dôme) à base de chocolat, merveilles de saveurs et de goûts. Une adresse à ne pas manquer; j'y retourne vite.