jeudi 26 août 2010

Un an


Un an jour pour jour que je suis installé à Munich. Pas encore un an de blog, mais cela viendra et toutes les occasions de fêter un anniversaire sont bonnes. Le bilan? Si j'écris "globalement positif", le lecteur un peu lettré ou un tantinet midlife, comme on dit ici et ailleurs, comprendra que je suis effondré et que le blog est une façade peu réaliste qui cache un sombre échec. Alors, non: totalement positif.

Munich m'a immédiatement déclaré sa flamme et je me suis vite laissé faire... Certes, il a fallu affronter un appartement à la décoration hasardeuse - ou alors, simplement: allemande? C'est le risque des meublés. Mais celui-ci a les avantages de ses défauts: il est pratique, bien organisé, calme et on peut tout de même cacher dans un placard les pires horreurs. Quant aux fenêtres, elles m'ont vite mises en présence des écureuils qui sautent dans les arbres sur lesquels elles donnent.

Il y un an, un siècle, une éternité, c'est l'été indien qui m'accueillit et se prolongea jusqu'en novembre. Oserais-je écrire, en vil plagiaire: tu sais, cher lecteur, que je n'ai jamais été aussi heureux que ce matin-là? Quel matin? Mais tous, voyons! Je nageais donc dans le bonheur comme aujourd'hui dans le petit Dassin.
Il n'avait pas encore neigé sur les lacs, Starnbergersee, Ammersee, où je suis allé comme les Parisiens vont au Luxembourg ou aux Buttes-Chaumont, mais pour y voir un autre spectacle, respirer, admirer les Alpes ou parcourir les forêts mordorées.
Le soleil illuminait encore le Viktualienmarkt en novembre, où l'on pouvait toujours fréquenter son Biergarten.
Idéal pour la Weisswurst, plat simple qui n'a déçu personne et que j'ai définitivement adopté.
Au rayon fort encombré des bons souvenirs, il y aurait bien sûr la magie de Noël dans cette ville illuminée et enneigée, un paradis pour les enfants et les enfants attardés, les adultes que la vie n'a pas trop cassé...
Aussi, après quelques réticences, le séjour-découverte dans les Müllers Volksbad, plouf plouf à poil (et si j'y retournais?).
Mais n'oublions pas les formidables cours de langue, la séduisante Heidelberg, la passionnante Berlinles sorties, la musique, la facilité de la vie, j'en passe et des meilleures!

Il n'y aurait rien à redire? Certes non, tout ne fut pas facile et il fallut affronter bien des épreuves.
En premier lieu le Général hiver, qui, s'il se fit attendre, n'hésita pas à rester plus que de raison: quatre mois d'un hiver un poil trop long (or, je n'en suis pas trop pourvu - de poils)
Mais il fallu aussi affronter de redoutables personnages, parfois sur véhicules, parfois à pied, mais dotés de considérables pouvoirs de nuisance
Celle-ci n'est-elle pas la plus dangereuse?
La lutte était parfois quotidienne, quand ces horribles images venaient vous inviter à commettre tous les excès, "mangez-moi, mangez-moi!"
Ne suis-je pas allé jusqu'à goûter le camembert frit?
Ne fallut-il pas, en bon ethnologue, affronter les terribles épreuves de l'Oktoberfest?
(par respect pour sa vie privée, nous avons masqué les yeux de cette malheureuse victime ).
Pire encore, quand la saison fut venue (et la bise pas du tout partue), avec bière de mars attaque!
Pendant ce temps, les Motörhead venaient vous réveiller à cinq heures, Munich s'éveille, je n'ai pas sommeil - si!
Que penser également de l'attraction qu'exercent sur l'étranger installeé à (presque) demeure les Trachten, ces élégants vêtements traditionnels? Plusieurs amis ont craqué, les malheureux, et s'en sont achetés; je résiste encore et toujours à la culotte de peau. Quelle vaillance!

Certes, ce fut plus dur face au vin, mais ma consommation fut somme toute modérée.
C'est qu'il en faut plus pour émousser mon ardeur au combat; toutes ces épreuves furent affrontées de pied ferme, l'œil vif et la main sûre.

Alors, vous reprendriez bien un an de Munich? Plutôt deux fois qu'une!

2 commentaires:

  1. Merci Pierre de m'avoir fait bien rire un matin de bonne heure ! Un an déjà ! Ca donne envie de revenir te voir, alors, hein reste encore, histoire qu'on voit d'autres choses que les rassemblements oecuméniques et la pluie !
    Et surtout, continue de lutter, Homme

    RépondreSupprimer
  2. Mes 1 an également...que j'ai malheureusement fêté en France, dans une maison sans eau...snif...Munich me manque ainsi que, oserais-je le dire, la bière, les saucisses, les sorties en Bavière et les biergarten...enfin, je compte revenir très bientôt.
    Trinque à ma santé et je trinquerai à la tienne (toi à la bière, et moi avec un petit Latour Martillac ce soir)!!!!
    bisous et à très bientôt

    RépondreSupprimer