vendredi 15 avril 2011

Je préfère les brunes

Vous qui attendez des confessions sur ma vie sentimentale, passez votre chemin. Il ne s’agit que de bières. En effet, depuis un mois le carême est entretenu par la Starkbierfest, qui a lieu dans la plupart des grandes brasseries. Là encore, j’en ai parlé l’an passé (), venons à l’essentiel.
Ayant un faible pour la brune des Augustins, nous sommes d’abord allés à l’Augustiner. Comme toujours, il y a un orchestre dans la cave, bien entrachté, qui commence par des morceaux bien pouêt-pouêt – sauf si l’on nourrit une passion pour la Schlager et pour le folklore bavarois, tous les vices sont après tout possibles.


L’ambiance monte, les gens commencent à monter sur les bancs,
à se trémousser au fur et mesure qu’ils vident leur mousses. Ca chante, un peu n’importe comment, mais, au fond, quant on atteint quelques standard de rock, on se laisse un peu happer.

On sort en se demandant avec inquiétude (te parfois en zigzaguant) si l’on n’est pas en train de se germaniser.

Deuxième essai au Nockerberg, un très grand Biergarten sur une petite colline qui domine l’Isar, the place to be (me dit-on) pour la Starkbierfest. Tous les politiques vont s’y montrer et faire admirer leur lever de coude. Le lieu appartient à la brasserie Paulaner, qui est installée en contrebas : une âcre odeur de malt flotte sur les rues qui conduisent au mamelon (vient nous servir à boire). Une énorme « tente », comme à l’Oktoberfest, accueille jusque 2500 convives. L’Augustiner paraît intime, lorsque l’on pénètre cette marée humaine, presque intégralement dressée sur les fragiles bancs des Biergarten.

Les bocks de Paulaner Salvator (leur bière forte) s’entrechoquent, on chante et nombreux sont les hystériques de la brune. Si l’on est assis, on se retrouve minoritaire, avec des rangées de popotins qui s’agitent en rythme juste au niveau des yeux.

Au-dessus (sous les ballons), comme en-dessous des tables, l’ambiance est un peu surréaliste.
Tout est passé à la sauce schlager, même cette merveilleuse mélodie de Que sera sera. Un peu de rock relève le niveau. Les bancs résistent mal au traitement qui leur est infligé.
La bière est plus amère que l’Augustiner, plus forte et vraiment moins bonne. Elle est en tout cas moins indolore. Il est temps de faire carême.

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