jeudi 3 juin 2010

Au bureau

Assez parlé de la Grèce ou des attraits touristiques et culinaires de Munich, soyons sérieux. Car il en est qui croient que je suis ici en vacances. Que nenni, je passe le plus clair de mes journées dans un bureau du quartier de l’université (la « LMU »), dans un centre de recherches, sur une cour intérieure – ici sous la neige.La vue, depuis là-haut, ne manque pas de charme, surtout en hiver, comme vous le constatez sur cette photo.
Au passage, admirez la technique pour se débarrasser de la neige en excès par-dessus la haie.
Allez, encore une pour la route.

Mais vous risquez là encore de croire que je passe mon temps à rêvasser devant ma fenêtre. Or, mon bureau est rempli de livres de travail, les miens ainsi que ceux que j’emprunte à longueur de journée en bibliothèque, mais aussi de dossiers, de papiers, de photocopies.
Je suis connecté au reste du monde par Internet, et suis sans téléphone fixe, ce qui est un gage de tranquillité. Ayant la clé de l’endroit, je puis y travailler 24 heures sur 24 en toute quiétude – pour le moment je n’ai pas dépassé minuit.
Un bureau en accès libre, dans une vraie bibliothèque, voilà un luxe qui nous est interdit dans l’université française : je n'en ai jamais eu et n’en aurai probablement jamais à mon retour en France. Je goûte donc ce plaisir de travailler dans de bonnes conditions. Aussi mon bureau me voit-il très souvent et ais-je encore plus de plaisir à y être qu’à boire une Weissbier.

2 commentaires:

  1. Je trouve gonfler de dire qu'il n'y a pas de bureau pour les profs en France et encore plus pour ce qui te concerne, grand privilégié que tu es! Dans ta propre équipe il y a que des espaces vides qui ne demandent qu'à être occupés par des chercheurs pour qui ils sont mis à disposition, les rayonnages attendent désespérément (depuis 6 ans!) des livres, des dossiers et autres signes de vie. Il me semble par ailleurs que tu monopolises un casier qui depuis Munich ne te sert pas à grand chose et qui du coup ne sert plus à personne non plus...
    Bref, l'herbe est toujours plus belle à côté semble-t-il, mais parfois il faut aussi savoir regarder ce qu'on a sous les pieds, il arrive qu'on est de belles surprises. Encore faut-il savoir ouvrir les yeux!

    RépondreSupprimer
  2. Un peu de contradiction met un peu d’ambiance!
    Mais, cher (ou plutôt chère ?) courageux/se anonyme, vous devez bien savoir que ces bureaux (6 ou 7) sont destinés à 70 chercheurs, que personne n’y a une place fixe, qu’il est impossible d’avoir un ordinateur pour soi, que les fichiers qu’on y laisse sont effacés (j’en ai fait l’expérience), que ces bureaux servent de salle de réunion, etc. Bref, on n’y travaille pas car il est impossible d’y travailler régulièrement et sérieusement. Il est vrai que j’y ai laissé, affreux scandale, un demi-casier d’occupé. Un demi-casier, quel luxe ! Comme il est sans doute luxueux de ne même pas avoir un endroit ou poser un vêtement à la Sorbonne (je ne parle même pas de bureau).
    Ici, j’ai un bureau individuel '(c'est le point important), comme les doctorants qui travaillent pour le centre de recherche. Il en va de même à l’université. Dans un pays voisin (la Suisse), les assistants bénéficient même d’un bureau personnel. A Munich, chaque lecteur a sa propre place, qu'il peut garder, là où on mettrait quatre en France.
    Alors je persiste : la comparaison n’est vraiment pas favorable à la France, même dans ses endroits parisiens censés être les plus prestigieux. Un (enseignant-)chercheur travaille mieux, par exemple, en Grande-Bretagne, en Belgique, en Allemagne ou en Suisse.

    RépondreSupprimer