mercredi 23 juin 2010

Transports amoureux

Un enquête effectuée par plusieurs automobile clubs, parue il y a quelques temps, classait les villes européennes les plus agréables à vivre, en particulier sur le plan des transports en commun (voir ici). Elle est très partielle, peut-être pas des plus sérieuses, mais, au moins pour deux villes, a quelque chose de vrai. Paris est 13e, Londres 20e (ouf) et la première place revient à Munich. D'ailleurs, un magazine anglais vient de classer Munich comme "la ville la plus agréable du monde", sans rire (ici en version française, en V.O.), Paris est 7e, ce qui n'est pas si mal. Pour bien connaître les deux villes, j’aurais volontiers le même avis, tant la comparaison est défavorable à Paris.

Munich a quatre réseaux, parfaitement complémentaires, qui se recoupent mais ne se redoublent pas. Le plus sympathique est le tram, appelé ici Strassenbahn, issu d’une vieille tradition dont a des souvenirs au musée des transports (formidable endroit dont je reparlerai peut-être un jour). Il subsiste quelques-uns de ces vieux modèles, mais ils sont en face aux nouveaux tramways, plus conformes aux canons de l’actuelle mode tramwayique.

Les bus, tous modernes, tissent une autre toile sur la ville, plus dense, et qui permet d’aller partout. De jour comme de nuit.


Au centre de la ville passe également le S-Bahn, ou « Schell-Bahn », une sorte de train de banlieue, ou plutôt de RER, 9 lignes qui passent toutes par les gares et qui se répartissent au-delà en étoile, dans toutes les directions. S’y ajoute le métro, dont Munich s’est aussi dotée depuis 1972. Les rames accusent leur âge, avec leur esthétique en formica, mais, construction allemande oblige, sont des plus robustes. Un nouveau modèle est apparu depuis peu, tout aussi spacieux, mais d’un seul tenant, qui le remplace : le métro fait d’un coup un saut de quarante ans.

Le réseau ne fait pas tout : le métro est spacieux, les stations sont vastes et aérées. Tous les transports ont des horaires connus à l’avance et sont d’une assez remarquable ponctualité. Des panneaux annoncent partout les prochains bus ou prochaines rames. Ils sont fiables et pas soumis à la douce folie des panneaux des bus parisiens qui sont fiables comme une promesse électorale. Le nouveau résident de Munich se voit envoyer gratuitement plans et horaires de lignes. On sait où on va, comment et en combien de temps. A Paris, chacun sait à quel point, sous la terre, on doit s’armer de patience pour affronter les retards, les incidents, la foule écrasante, les escaliers avec une lourde valise, les couloirs biscornus et interminables, etc. Ici, on trouve partout ascenseurs et escalators bidirectionnels. Et bien sûr de quoi manger à chaque station, avec une boulangerie ou un petit Imbiss, où on mange debout.

Pourquoi est-ce si difficile de faire à Paris ce qui a si bien réussit à Munich ? Certes la ville est bien plus peuplée, bien plus ancienne et bien moins plate. Mais la solution existe néanmoins : il suffirait de bombarder Paris comme l’a été Munich, en la rasant quasiment totalement, et l’on pourra tout reconstruire en neuf et en plus beau. Pompidou est mort trop tôt…

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