jeudi 2 juin 2011

Là haut sur la montagne

Le chemin aboutit sur un petit replat qui porte ce chalet d’alpage. Satisfait d’y être parvenu, on s’assied sur les blocs qui servent de seuil, au milieu des fleurs du printemps. On pose le sac à dos, essuie la sueur du front. On souffle. Il faut chasser quelques mouches qui goûteraient bien à ce qui trempe le tee-shirt. L’air est frais dans le dos mouillé.

L’attache de la gourde tinte sur le métal avant que l’eau ne coule dans le gosier desséché. Après la montée, il fait grand faim. Une tomate fraîche est entamée à pleine dents, qui goutte sur le sol. On sort le couteau, dont on déplie la lame pour couper dans le gros pain blanc. Puis le saucisson sec, que l’on glisse entre deux tranches, avec un cornichon, soigneusement enveloppé dans de l’aluminium. Rustique, dense, le sandwiche artisanal occupe incisives et molaires un bon bout de temps. On regarde des abeilles voler entre les fleurs. Une colonne de fourmis qui se charge de recycler nos miettes. Des petits oiseaux filer, par à-coups, vers les sapins en contrebas. Un lézard immobile sur une pierre brûlante. Les nuages passer doucement dans le ciel bleu vif.

Les muscles un peu las, on se demande si un jour on pourra à nouveau tutoyer les glaciers et les parois si nues qui nous dominent, en face, écrasants et si attirants. On rêve de là-haut.


Mais il faut bien laisser ce joli calendrier pour replonger dans le travail.

3 commentaires:

  1. Au moins ton calendrier te fait rêver... j'y ai cru, jusqu'au "gros pain blanc", pas très authentique, je trouve, pourquoi pas de la baguette, tant que tu y es! ;)
    p.s. j'ai vu ton message à propos de Munich trop tard, notre dimanche était déjà organisé, mais j'espère que ce n'est que partie remise, peut-être lors d'un séjour à Berlin? Par contre j'ai pu faire ma crâneuse en passant dans le quartier de l'Université, je connaissais déjà tout, depuis l'opticien jusqu'aux échafaudages suspendus, trop la classe, merci!

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  2. A vrai dire, en montagne, je prends du pain blanc (ç'aurait pu être de la baguette...), mais il est vrai que je n'en ai pas assez fait en Allemagne...
    Pas grave pour Munich, c'est moi qui ait réagit trop tard! Berlin me paraît compromis cette année, mais je ne laisserai pas passer le temps sans y retourner!

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  3. PS: dans le commentaire précédent, lire "c'est moi qui ai réagi"...

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