lundi 5 avril 2010

Passion Bach d'abord

Pâques est naturellement un moment clé de l’année en ce pays très catholique. On a vu que les gourmandises brioches œufs et autres lapins, se consommaient très avant, malgré le carême (ici et ). Il en va de même pour la musique. Comme dans toute l’Allemagne, on y donne les Passions de Bach, mais l’on n’attend pas le week-end de Pâques. Les premiers concerts ont lieu dès le mois de février, en dehors des églises avec la venue de chefs prestigieux et spécialistes de ce répertoire comme Tom Koopman, Helmut Riling ou Frans Brüggen. La fête approchant les passion se multiplient et tous les orchestres, professionnels ou amateurs, emplissent les églises de Bach. Le dernier week-end, il y a en a des dizaines et l’on en sait pas où donner de l’oreille.

J’ai résolu le problème en étant absent de Munich pour Pâques et en allant écouter la Passion selon Saint-Jean bien avant, dans l’Herkulesaal de la Residenz. Cette « résidence » est le palais des ducs (puis rois) de Bavière, situé en plein centre ville. La salle moderne (des années 1950) prend la place et les dimensions de l’ancienne salle du trône, détruite pendant la Seconde guerre mondiale. À l’étage sont figurés les douze travaux d’Héraklès, en style mastoc. Pour une salle couverte de marbre, l’acoustique est bonne et je n’ai rien perdu des détails de l’œuvre, il est vrai jouée par un orchestre assez réduit, sur instruments d’époque.


Le chef, Frans Brüggen, accuse ses 75 ans. C’est un corps déchargé, cassé en deux, surmonté d’une tête de raisin sec et d’une crinière blanche, qui entre en trottinant sur la scène, s’assied sans façons sur un siège et lance immédiatement l’œuvre. Ce vieux monsieur, dont on craint qu’il ne s’endorme ou ne se brise comme du cristal, dirige avec attention et précision, faisant entendre une musique légère, et suscitant l’émotion tout au long des deux heures de la Passion. Les chanteurs étaient excellents, surtout celui qui chantait le rôle-clé l’évangéliste, qui raconte la passion (Michael Schäfer). Je n’ai guère trouvé de version disponible de la Passion selon Saint-Jean (Johannes-Passion) dirigée par Brüggen, mais vous pouvez la goûter ici par un très grand chef, John-Eliott Gardiner, avec son choeur d’entrée, qui est peut-être un de plus beaux chœurs jamais composés.






Êtes-vous désormais convertis à cette passion ?

6 commentaires:

  1. Je suis une convertie aux interprétations de Gardiner depuis de nombreuses années. J'ai assisté à sa St-Jean à Amsterdam. C'était inoubliable!
    Groseille

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  2. A Amsterdam, en plus, veinarde!
    Fraise tagada

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  3. Je tape Nena...et j'arrive sur ton blog. Tiens un français à Munich!
    Mon commentaire n'a pas grand chose à voir avec Bach, je te l'accorde.

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  4. Il doit bien y avoir 99 blogues sur Nena avant le mien, non?
    PS: voilà blog très appétissant que le tien!

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  5. Passion Bach d'abord...
    Ouf ! Ce titre là il est farfetched comme on dit en anglais.
    Abus de cochonnailles peut être ?

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  6. Je ne pense pas, je m'étais sevré... Du reste, l'affreux jeu de mots est une passion (aïe, encore!) bien française et fort peu germanique, autant que je sache.
    Pierre Wurst

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