lundi 7 février 2011

Regardons-y à deux fois


Dans la Schellingstrasse de Munich se trouve un opticien en apparence banal, Optik Bartholomä.
Il prend soin des ses vitrines, qu'il change très régulièrement. Elles valent la peine d'être vues. La dernière en date, que vous voyez ici, comporte moins de lunettes que de décor. Et quel décor! Des poussins haut perchés, cherchant leur voix, des corps de poulets décapités - certes en plastique - et des œufs.
Des œufs en pagaille, des Früstückeier, a-t-on écrit à la main sur une boîte. L'opticien regrette-il de n'être pas un volailler?
L'explication se trouve ici, avec ce mot: dioxine.

Un énorme scandale secoue en effet l'Allemagne depuis des semaines: par une série de négligences et de malveillances d'intermédiaires peu regardants, ce poison s'est retrouvé à haute dose dans la nourriture pour animaux. Donc les cochons, que l'on a abattu en grand nombre. Mais aussi les poulets, les œufs - peu importe l'ordre choisi: c'est la panique. On enquête, les politiques tapent, un peu tard, du poing sur la table: au pays du roi bio, cela fait désordre. Notre opticien, qui a des convictions et un goût prononcé pour la provocation, se sert de sa vitrine comme d'un dazibao.

C'est parfois, comme ici, plus énigmatique. Mais très allemand. Vend-il pour autant plus de lunettes? Mystère. Peut-être aux militants des verts, qui sait.

Pour la rime, je vous laisse avec un peu de musique. J'ai un œuf qui est en train de cuire.

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