lundi 28 mars 2011

Groß Mahler (pour la CDU)

Les conservateurs de France et d’Allemagne sont dans la panade après les élections de dimanche dernier. De ce côté du Rhin, Merkel fait la grimace. Mais encore plus les libéraux du FDP, exclus désormais de certains parlements pour n’avoir pas atteint 5 % des voix. Le plus spectaculaire est la défaite de la CDU en Bade-Wurtemberg, le Land frontalier de la France, où ils détenaient le pouvoir depuis 58 ans. Ce n’est pas le SPD qui en profite, qui perd des voix, comme dans l’autre Land, la Rhénanie-Palatinat, où il devra gouverner avec les verts. Ceux-ci triomphent, au point de doubler la SPD en Bade-Wurtemberg : c’est donc de leurs rangs que doit sortir le prochain Ministre-Président du Land, une première dans l’histoire de l’Allemagne.

Les perdants – tout le monde sauf les verts – ont tous dit que le responsable en était la situation au Japon, qui a nourri le rejet du nucléaire. Ce n’est pas faux, mais c’est voir un peu court. Les opposants à l’énergie nucléaire sont très nombreux en Allemagne. Jusqu’en 2009, les gouvernements, aiguillonnés par eux, avaient même décidé que le pays sortirait du nucléaire. Or, le gouvernement Merkel y a renoncé dès l’automne 2009, peut-être poussé par les libéraux, très liés aux industriels de la branche. On prolonge donc les centrales, dont certaines sont bien vieilles. Ce changement a beaucoup choqué et a jeté bien des gens dans les bras des verts. L’opposition à certains grands projets urbains, jugés pharaoniques et pilotés sans l’avis de la population, comme pour la gare de Stuttgart (« Stuttgart 21 »), capitale du Bade-Wurtemberg, a encore alimenté les rancœurs. Or, seuls les verts s’y sont opposés. Dès l’automne dernier, les sondages leurs étaient très favorable. C’est une tendance de fond, accentuées par l’actualité. Les vieux partis ont du soucis à se faire.
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Si j’ai à nouveau utilisé ce jeu de mots facile, c’est suite à un magnifique concert auquel j’ai assisté vendredi soir. Des lieder de Mahler, un piano (Wolfram Rieger) et un immense baryton, Thomas Hampson. Simple, dépouillé, amusant, piquant, émouvant. J’en redemande.

Ou:

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