jeudi 17 mars 2011

Le printemps...

Ayant l'esprit de contradiction, je parle du printemps alors qu'il n'est pas encore officiellement investi dans sa fonction. Qui plus est devant un ciel gris et bas, après deux journées de pluie. Mais voilà, les bourgeons se poussent du col, les forsythias éclatent et les corbeaux, si nombreux en hiver, s'en retournent coasser vers les steppes d'où ils étaient venus se réchauffer ici pendant l'hiver. Ils sont remplacés par les merles et les mésanges qui chantent déjà le redoux. Le mois de mars a été jusque là bien agréable, plutôt ensoleillé. Au fond, l'hiver, après un début en fanfare neigeuse, en décembre, fut clément, bien plus que l'an dernier. cela confirme une intuition de l'an passé (ici): les chamans sibériens, qui nous annonçaient le pire hiver depuis des décennies, sont des charlatans. On connaît la formule: un chaman comme un arracheur de dents.

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La température politique est estivale, avec les élections du printemps (dans dix jours dans deux Länder), le changement de ministres, la querelle sur le nucléaire, alimentée par ce que vous savez, etc. Mais il règne une plus grande unanimité en politique étrangère: les Allemands semblent dans leur immense majorité ne pas avoir à lever le petit doigt dans la question Libyenne. Pour une fois, le ministre des affaires étrangères, le comique Westerwelle, pourrait être populaire. Pour le dire vite: les Allemands ne veulent ni donner leurs sous (souvenez-vous de la Grèce) ni se mêler d'une quelconque guerre. Et puis la Libye, c'est loin. Khadafi n'a même pas planté sa tente à Berlin, alors... Égoïsme d'une nation riche qui a tendance à n'en faire qu'à sa tête? Sagesse de ceux qui voient la difficulté concrète d'une intervention et l'incohérence de ses promoteurs - quid de la Côte d'Ivoire, du Yémen ou de Bahrein? Ou simplement traumatisme, si vivace, de la seconde guerre mondiale, qui nourrit ici un net antimilitarisme et un puissant pacifisme, alimenté par le bourbier afghan? Il y a sans doute un peu de tout cela (un courte mais bonne analyse ici), mais ce n'est guère glorieux. Il est tout de même quelques voix critiques, encore la Suddeutsche Zeitung (ici et ), qui aime bien se payer la tête de "l'incroyable Guido" (voir ...).

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