samedi 4 décembre 2010

En vrac : tout est glacial, l’hiver, le rock et ceux qui s’en vont

L’Hiver contre-attaque

La semaine passé, j’ai ironisé sur l’arrivée certes précoce, mais mollassonne de l’hiver. Bien mal m’en a pris. Depuis huit jours, le général hiver a montré qu’il n’aime pas la provocation. Il neige abondamment, les températures se traînent largement en dessous de zéro et il faut se déplacer avec moultes précautions, sur la neige gelée et la poudreuse qui la recouvre. Les transports en commun sont très perturbés, les voitures patinent et se meuvent comme de gros mammouths maladroits. Mais tout cela concorde aussi à installer un climat de Noël, incite à visiter avec une âme d’enfant les marchés du même nom et à s’extasier lorsque la lumière fait scintiller le manteau blanc.

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Noir Désir est mort

Le plus grand groupe de rock français de l’histoire vient de se dissoudre mardi. Les histoires d’a. finissent mal en général… Mais c’est au fond la seconde mort de Noir Désir : le groupe est déjà mort en 2003. Par une mort brutale.

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S’en aller par le S-Bahn

En matière de langue, il n’y a qu’une manière de progresser : parler, parler encore et toujours. Une des meilleures façons de le faire est de constituer un tandem avec une personne souhaitant faire de même dans votre langue maternelle. Beaucoup de personnes apprennent le Français à Munich, mais j’ai mis du temps à trouver un Tandempartner, en l’occurrence une Tandempartnerin, Birgit. Nous nous sommes vus pour la première fois vendredi 26 novembre dernier. Trois heures durant, nous avons parlé soit allemand, soit français, nous corrigeant mutuellement. Si son visage était marqué par une certaine tristesse, nous avons aussi beaucoup ri, parlé des semaines à venir, de ce que nous ferions. Elle tâchait d’achever une thèse de psychanalyse, tout en vivotant de petits boulots. Rendez-vous était pris cette semaine.

Birgit s’est jetée sous le S-Bahn le lendemain. Un suicide décidé, mais auquel ses proches ne parviennent pas à trouver de vraie raison. Elle en avait assez, a-t-elle écrit. C’est tout. Dans la nuit qui tombe dès 17 heures, on imagine aisément sa solitude, dans la ville envahie par le froid, mais aussi par les gens empressés de faire leurs achats de Noël, au milieu des lampions, des bougies et des guirlandes. Noël, c’était Noël autour d’elle qui marchait vers les quais.

Cette mort me hante et me glace.

4 commentaires:

  1. Wow... quelques pensées virtuelles d'une lectrice jusque là silencieuse, pour te dire bon courage pour surmonter le choc et le deuil de ce suicide.

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  2. Merci de gentiment briser le silence!
    J'en sais un peu plus maintenant, grâce à ses amis: c'était une idée qu'elle caressait semble-t-il depuis longtemps. Mais cela n'atténue rien...

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  3. On ne caresse jamais l'idée du suicide, elle n'est guère douce. Elle s'impose, vous broie de plus en dur en dur jusqu'à ce que l'on y cède ou pas.

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  4. L'expression était sans doute maladroite, mais elle est usuelle dans la langue française, y compris dans cette circonstance. Elle ne signifiait pas que je prenais cette obsession (ou idée récurrente: c'est bien différent) à la légère - chacun aura compris que je suis sous le choc.

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