vendredi 24 décembre 2010

Noël Noël, Weihnachststimmung

Nous voici enfin à Noël, après deux mois de préparation et de matraquage. Si j'ai ironisé, je dois cependant dire qu'il est difficile de résister à l'ambiance qui règne ici, la Weihnachststimmung. Certes, la neige aide pour la touche finale.

Mais la ville est un immense marché de Noël, ou plutôt une galaxie de petits marchés de Noël. J'ai déjà parlé l'an passé du principal, qui s'étale de la Marienplatz jusque derrière l'hôtel de ville. Il a des surgeons partout, qui possèdent chacun leur originalité. Celle-ci est toute relative, comme ici, lorsque le stand imite la forme de la cathédrale, la Frauenkirche, sise juste au-dessus, au cas où l'on n'aie pas compris que l'on se trouve à Munich...

A l'origine, le marché de Noël était l'endroit où l'on achetait les décor de Noël. C'est encore le cas, même si les supermarchés lui font une forte concurrence,
et si le kitch peut souvent régner sans partage...Y compris pour les inévitables crèches, qui bénéficient d'une batterie de stands, offrant des armées de personnages.
C'est la spécialité d'un marché du centre, muni d'un pavillon à Glühwein
qui imite l'un des jouets qui agrémente les tables des petits allemands, que l'on pourrait en quelque sorte baptiser une crèche tournante.

Voici le modèle par lequel je tente de germaniser mes neveux.

Mais, en Allemagne, qui dit fête ou lieu public dit abondance de nourriture. Je vous épargne les montagnes de saucisses. Cette année, mettons en valeur les schumpfnudeln: ce sont de sortes de gnocchi en forme de fuseaux, revenus sur la poêle et souvent mélangés avec de la choucroute. C'est lourd, mais roboratif et souvent fort bon. Ou alors je suis trop germanisé.
Les becs sucrés sont aussi à la fête, avec les étals de gourmandises, dont les plus prisées sont les Lebkuchen, sort de pains d'épices recouverts d'un glaçage de chocolat.
Ma préférence va aux Stollen, ces denses brioches aux fruits secs, imbibées de beurre,

Et dont les plus savoureuses sont farcies de pâte d'amandes - ce sont les Marzipanstollen.
Parmi les marchés visités cette année, j'ai découvert le "marché médiéval".Avec un nom pareil, on s'attend à du kitch. C'est le cas: stand en pseudo-colombages, vente d'arbalètes, de fourrures, de potions de toute sorte, animations comme conteurs, chevaliers, cracheurs de feu...
On y mange naturellement, du sanglier, du cochon cuit comme il se doit dans des fours rustiques.
Lorsque le marche ferme, un gugusse vient sonner dans un cor en trimballant sa hallebarde.


Mais la découverte de l'année est Le Pink, le marché de Noël gay et lesbien (situé au sud de la Sendliger Tor)
Tout y est rose, à commencer par les lampadaires dont la lumière rosit la neige qui tapisse les branches des arbres de la petite place.
Passé la première impression, tout y est banal, on y boit du Glühwein, on y mange et on y vend des décors ou des choses un peut idiotes - et un peu roses.
Mais l'animation est assurée par un transformiste (non vu) ou un jeune plein d'entrain qui chante ds chants de noël sur un tas de neige, en les agrémentant de beats (sans jeu de mots).



Certains se laissent entraîner, comme ce fringuant moustachu à l'écharpe panthère, devant son échoppe, à coup sûr le plus beau de la fête.

regardez-le bouger un peu.

Après ça, on peut manger une saucisse n'importe comment, en toute liberté.
Dire que c'est déjà fini et qu'il restait une bonne dizaine d'autres marchés à explorer! Oui mais voilà, il m'arrive aussi de travailler. Le Glühwein, Pink ou pas, n'est pas propice à la concentration.

A l'an prochain? Qui sait, last Christmas, Munich take my heart, pour paraphraser la chanson que l'on doit y subir...
Joyeux Noël à tous!

2 commentaires:

  1. Wow, ça c'est de l'article de fond!
    J'adore la photo de la Frauenkirche, on ne sait pas laquelle est la vraie, laquelle est la "fausse"...

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  2. La fausse est simplement plus visible... et plein de nourriture! Enfin,: "était", car tout cela a disparu depuis le 24 décembre.

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