jeudi 17 février 2011

Münster sans odeur

Le long des voies, le voyageur a arrêté de compter les éoliennes qui se dressent partout au-dessus des champs à la terre grasse. En lisière des bois, et parfois au milieu des vastes prés, des groupes de biches ou de daims regardent le train glisser sur les rails. Pas de vaches à l’horizon. Je suis en Allemagne du nord, en Westphalie. Invité par des collègues, je vais à Münster. Une demi-journée suffit pour faire le tour de cette ville universitaire – grosso modo 45 000 étudiants pour 200 000 habitants. La ville, qui associe brique et pierres, a bien du cachet.
(ici la vue depuis mon hôtel)
Certes, tout a été radicalement détruit dans des bombardements particulièrement efficaces. Mais, comme ailleurs, on a tâché de reconstruire à l’identique, comme ici le Rathaus, ou dans l’esprit, en respectant formes et matériaux anciens. Tout est toc, mais plaisant. Le soleil qui y régnait il y a deux semaines ajoutait au charme de la visite.


Dans le genre toc amusant, l’église Saint Lamberti, où l’on a même réinstallé les cages où furent exposés en 1536 les corps des chefs anabatistes, pour y pourrir. Je vous passe l’explication sur cette secte (nom qui désigne les religions n’ayant pas réussi) qui s’était emparé de la ville et y fut exterminée.
Plus intéressant, et magnifiquement restaurés, sont les monuments baroques de la ville, ici un palais d’évêque (Erbdrostenhof, à vos souhaits) et une chapelle (liée à un hôpital détruit en 1945), la Clemenskirche. Outre les volumes, j’aime particulièrement l’alliance de la pierre et de la brique. A l’intérieur, les fresques offrent parfois des coups d’œil intéressants, mais le bleu des colonnes est d’un kitch écœurant comme un jarret de porc baignant dans une choucroute trop grasse.
Est-ce dû à une restauration hasardeuse ? À un peintre baroque un rien provincial ?

Mais tout finit, comme toujours, par une bière dans cette fort accueillante brasserie.

De cette ville active et charmante, je repars songeur. Y a-t-il en Allemagne une ville qui ne soit un décor moderne, imitant la vieille Allemagne, celle d’avant la folie qui la fit disparaître dans le fer et le feu ? Authentique est-il un gros mot ?

1 commentaire:

  1. je déteste les commentaires que vous faites de cette ville superbe ! :(
    franchement sois vous êtes très pessimiste soit vous n'y connaissez rien ! au lieu de critiquez comme cela vous feriez mieux de vous abstenir !

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