dimanche 14 août 2011

Des ronds dans l'eau


En route vers un lieu dont je parlerai bientôt, je suis allé faire un tour vers une des perles de la Bavière, le Königsee, blotti dans un angle du pays, au sud de Berchtesgaden (où çà?). C'est un Naturschutzgebiet et les voitures n'y accèdent pas. Le lieu est néanmoins couru et l'on a dû aménager un vaste parking non loin de là, qui s'étend parfois dans les prés et donne l'occasion aux touristes de tremper leurs tongs dans la bouse et de chanter, "on dirait qu' çà t'gêne, de marcher dans la bouse..."

Le piéton peut marcher; le touriste contemplatif et fainéant tenter de prendre place sur un des nombreux petits bateaux qui font le tour du lac; le contemplatif et courageux loue une barque.

On s'éloigne vite du petit port, en tentant d'aller droit malgré le déséquilibre entre les muscles du côté droit et ceux du côté gauche, qui se fait sentir sur la direction. Entre les falaises et les sapins, on avance lentement, comme sur une longue piste, le lac, tout en longueur, ne se découvre que peu à peu, comme par pudeur. Au loin, le fond, là-bas, a l'air très beau.
Mais c'est un peu loin pour des abonnés à la bibliothèque et non au Fitness-Centre. On prend alors le temps de vivre, de laisser la barque dériver. D'écouter l'autre ramer. La cadence fait se ressouvenir de ce poème de Lamartine, Le lac. Ressouvenir, c'est un bien grand mot, pas un vers ne sort. Plutôt un vague souvenir d'ennui respectueux. Ou d'adolescent hermétique à la poésie?

Peu importe, ramons, on est bien et l'étape suivante est prometteuse.

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