jeudi 1 septembre 2011

À Poils !

Commençons le mois de septembre par un sujet grave : la pilosité allemande. Elle est assez facile à observer. Avec la belle saison – tout est relatif, mais il fait plus de dix degrés, c’est déjà çà – les corps se dévoilent. Ils se dévoilent vraiment. Dans l’Englischer Garten, en pleine ville donc, le nu abonde et il paraît même que certains guides touristiques recommandent l’endroit pour qui veut se rincer l’œil à peu de frais. Il est vrai que les Allemands ne sont pas farouches. Depuis mon bureau, j’ai vu bien des gens traîner sur les balcons en sous-vêtements, y compris seins nus. Le blanc se porte bien, c’est frais, c’est nature. Mais c’est beaucoup un caleçon, une culotte. On est mieux à poil dans les parcs. Sans gêne aucune, on peut se mettre à l’aise, détendu, les jambes écartées, pour l’aération bien sûr. « On n’est pas bien ici, décontracté du gland ? », comme disait l’autre ?

Alors, pensez-vous, il n’y a guère de réticence psychologique à aller ensemble, nus, dans les saunas. De l’avis général, le poil, s’il est là, se porte court. Mais le rasage intime est omniprésent. Piercing et tatouages sont omniprésents. On enlève la déco naturelle pour customiser le corps. Certains sont tellement chargés en breloques intimes que l’on se demande comment ils font pour passer les portiques des aéroports sans déclencher une alarme anti-terroriste.

Une amie me raconte que, dans les vestiaires féminins de sa salle de sport, ces dames sont très à l’aise. On croirait que le style avachi, jambes écartées, ne convient qu’aux hommes fiers de leur service trois pièces. Que nenni. Là-bas, elles s’asseyent aussi de la sorte, ce qui offre des vues imprenables sur l’épilation parfaite et le piercing qui trône. Tout en parlant, de façon détendue, qui sait, de la promotion sur la Leberwurst chez Tengelmann.
Chose curieuse, on me rapporte que, dans les vestiaires de telle piscine, également grand public, si la pudeur y est également absente, le poil s’y porte différemment. Là-bas on le cultive, en bas comme sous les aisselles, il pousse d’abondance. Une autre façon, sans doute, d’être naturel.

Mais j’arrête là, je m’en voudrais de vous raser.

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