samedi 3 septembre 2011

Solitude

Je travaille beaucoup à mon bureau en ce moment. Il donne sur une enfilade de cours, de jardins, avec autant de tranches de vies que l’on devine en les parcourant du regard. En prenant le café, j’observe, je rêvasse.

Dans la cour de l’immeuble voisin, dès que le temps est clément, comme aujourd’hui, on voit un jeune homme. Il reste des heures à ne rien faire. Parfois, on devine sa mère, courbée, fripée par l’âge, ou son père, rond, chauve et pas plus jeune, qui s’activent, descendant à la cave, nettoyant avec soi leur voiture ou la cour. Lui, le jeune homme, reste là, à se balancer d’avant en arrière, du pied gauche vers le pied droit, comme pour se livrer à une longue lamentation. Il ne peut rester immobile. Il se balance, se balance avec un rythme de métronome. Soudain, il fait quelques pas décidés, puis s’arrête net devant l’entrée de l’immeuble pour reprendre son balancement.

Je ne sais quelle maladie le rend ainsi. Mais je me demande ce qu’il ressent, à quel point il est seul, à quel point ses parents sont seuls. Comment ils vivent avec ce chagrin. Vu de haut et de loin, normalement, mais comment faire autrement pour que la vie ne soit pas insupportable ?

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