lundi 26 octobre 2009

Les Russes, le vin, la bière et moi


Les Russes n’entendent rien à la démocratie : j’ai eu l’occasion de la vérifier hier soir dans une discussion très animée avec un jeune Russe du Goethe-Institut, qui fêtait sa dernière soirée à Munich avant de prendre l’avion pour Moscou. Il ne tarissait pas d’éloges sur Eltsine, Poutine et le patriarche Alexis, grâce à qui tout va nettement mieux en Russie. Bien sûr, la Tchétchénie c’est triste, mais la Russie, c’est grand, c’est compliqué à gérer. La Russie a besoin d’un homme fort, du reste Medvedev est un peu mou. Mon interlocuteur n’a jamais eu de problème en Russie, ses amis non plus, il fait ce qu’il veut, c’est bien la preuve qu’il vit une forme de démocratie, non ? Et de lancer l’attaque : avec Guantanamo et les manipulations de la guerre d’Irak, les Etats-Unis sont-ils plus démocratiques ? On voit bien à quel point nos errements rendent nos leçons de morale complètement inaudibles. Dans les vapeurs de l’alcool, la conversation a dévié sur nos barbaries respectives : s’il professe une admiration pour la langue française, s’il fantasme sur les Françaises (la réciproque risque de n’être pas évidente), s’il veut bien admettre une forme de barbarie russe, il conclut : mais au moins ne mangeons-nous pas des grenouilles et des escargots. En effet, ils se contentent de butter les Tchtèchènes dans les chiottes ou dans les écoles.

Je persiffle, mais cet étudiant a aussi ce qui rend les Russes sympathiques, la chaleur, l’enthousiasme excessif et lyrique, la faculté de parler des heures en buvant des litres et une belle curiosité. Nous avons essayé ensemble une nouvelle taverne, où l’on ne boit que des vins, la Pfälzer Weinstube. C’est une annexe du Palatinat ; plats et vins ont une couleur presque alsacienne, cépages Riesling et Gewürztraminer, flammenküche, etc. Nous avons commencé par une curiosité, le Federweisser, qui se déguste avec une tarte à l’oignon. On ne le boit qu’à l’automne, puisque cette boisson est tout juste tirée des cuves où le raisin pressé a à peine commencé à travailler. Très sucré, doux, le Federweisser ne mérite pas du tout le nom de vin, mais peut constituer un apéritif agréable. Naturellement, avec un Russe, on ne s’arrête ni à un verre ni à un alcool. Nous avons donc liquidé une bouteille de Weissbürgunder. Vin d’été fort convenable, mais bien plat à mon goût. J’attends encore le vin allemand qui me fera m’exclamer « Aaaah » !


Pour la bière, c’est fait : la même soirée, j’ai enfin trouvé la bière allemande qui égale les bières belges. Car nous avons poursuivi le dialogue dans un autre taverne, une des meilleures de Munich, la Weisses Braühaus. Nous avons goûté l’Aventinus Weizenstarkbier : formidable ! Une bière brune, une vraie brune (j’ai toujours eu un faible pour les brunes), opaque, épaisse, complexe, un peu chocolatée (la description est tout à fait réaliste), un peu plus alcoolisée que les bières bavaroises (8°), pas trop sucrée, encore rafraîchissante, que demander de plus?


Les Russes n’entendent rien à la démocratie, c’est entendu, mais ils savent vivre !

1 commentaire:

  1. Un ami qui ne sait pas insérer des commentaires me suggère celui-ci:
    "Et puis, les Tchetchènes, pourquoi s'obstinent-ils à exister? Qu'ont-ils
    apporté au monde? Cite moi ne serait-ce qu'un philosophe tchétchène."

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