mardi 9 février 2010

En noir et vert. Un détour par la politique


Trêve de fantaisie, soyons sérieux, voici venu le moment de notre flash d’actualités. Il se passe bien des choses intéressantes dans le champ politique allemande. Le parti de gauche Die Linke, un des vainqueurs du scrutin de novembre, mais un vainqueur minoritaire et isolé, vit un grand changement. Son chef et cofondateur, Oskar Lafontaine, se retire de la vie politique, plus par nécessité que par choix, car il lutte contre un cancer. Cet ancien du SPD était l’obstacle majeure à une coalition entre Die Linke et les socialistes du SPD où nombreux sont ceux qui le haïssent comme le traître absolu – on voit qu’ils ne connaissent pas Besson. Des voies se sont immédiatement levées au SPD, qui proclamaient que l’obstacle aux discussions était levé. Pourra-t-on bientôt voir, comme dans le Land du Brandebourg, une coalition «rouge-rouge-vert» ?
Rien n’est moins sûr : voilà que la présidente du groupe (« Fraktionschefin ») des verts au Parlement, Renate Künast, veut préparer les verts à une alliance avec… le principal parti de droite, la CDU. Mathématiquement, une telle coalition pourraît être plus solide que l’actuelle CDU-FDP (les libéraux). Les élections du Landtag de Rhénanie-Westphalie auront lieu en mai. Un sondage donnerait 11 % d’intentions de vote pour les Verts, contre 6 au FDP. Une coalition CDU-Verts (noir-vert) obtiendrait 53 %, une CDU-FDP seulement 48 et une PD-Linke-Verts 47… CQFD : les verts veulent gouverner et espèrent gagner des voix au centre. Mais toutes les analyses montrent que l’électorat des Verts est fortement ancré à gauche : le risque est donc grand de perdre sur la gauche plus que ce qui sera gagné au centre (pour les germanophones, voir ici et des articles du Spiegel). Le débat risque d’être vif !

Mais ce n’est pas ce qui agite le plus la scène politique allemande. Je vous en épargne les détails, car tout, ou presque, va mal. La présence allemande en Afghanistan est toujours fort controversée. Il y avait hier une manifestation de pacifistes à Munich, qui protestaient contre celle-ci, alors qu’une conférence sur la sécurité avait lieu dans la ville. On remarquera au passage qu’ici, le débat est public et commence au Parlement. La crise se reporte sur les communes, dont certaines sont au bord de la banqueroute et coupent massivement dans les services publics, en prévoyant jusqu’à la diminution de l’éclairage nocturne… Le trou de la sécurité sociale, colossal (12 milliards d’euros) pousse le gouvernement à dérembourser les médicaments. Les régions protestent toujours contre les projets de réduction des impôts et la coalition se déchire. Notamment à propos d’un certain CD (à suivre...).

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