mercredi 10 février 2010

Il y a quelque chose de pourri au royaume de Merkel


Un article du Spiegel permet de faire contrepoint à ce que j’ai écrit dans les derniers billets. En Allemagne, le financement des partis par des entreprises est autorisé et n’est pas plafonné. Mais les montants en sont publiés. Or, cet investissement ne cesse de croître, alors que les contributions des simples citoyens diminuent. Une analyse des chiffres, assorti d’un instructif tableau, a été publié par le Spiegel. En France, on ne voit guère le Point, l’Express, voire le Nouvel Obs en faire autant. Il est sans doute plus vendeur de s’empailler sur des affaires comme le vrai-faux SMS du Président à qui vous savez.

Sans surprise, les grandes entreprises financent avant tout les partis de droite, CDU, CSU et FDP. Mais certaines ne mettent pas tous leurs œufs dans le même panier : Allianz, le puissant assureur de Munich, semble arroser à part égales CDU, CSU, FDP, verts et SPD. BMW donne autant à la CSU et au SPD (sans oublier FDP et CDU, on ne sait jamais et la droite reçoit donc près des deux tiers de ses subsides). Mais les plus gros subsides vont au FDP : en 2009, le groupe « Substancia AG » a ainsi versé 850 000 euros au seul FDP, un record absolu. Ce groupe, qui appartient au milliardaire August von Finck (que voici), possède notamment la chaîne d’hôtels Mövenpick. Il est assez étrange de voir le FDP promouvoir, comme première mesure de la baisse d’impôts, celle sur les taxes des nuits d’hôtel (par ailleurs vantée par notre Sarkozy).


Mieux, ou aussi bien : juste après les dernières élections, la CDU a reçu trois dons de 150 000 euros chacun, venant de trois membres de la famille Quandt, gros actionnaire de BMW - une institution à Munich (ci après, mère, fils et un dirigeant de BMW). Le don a été publié le 17 novembre. Entretemps, on avait voté des mesures très favorables aux constructeurs automobiles. Il y a d’autres exemples troublants des relations malsaines entre grandes les entreprises, leurs dirigeants ou actionnaires et les partis politiques, surtout au pouvoir. On flirte allègrement avec la corruption, mais sans bling-bling.

Finalement, je ne me déguiserai pas en Merkel.

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