vendredi 19 février 2010

Un goût de BN, la Bayerische Staasbibliothek






Je travaille dans un centre de recherches qui a sa propre bibliothèque, où je trouve de quoi faire mon bonheur scientifique. Il arrive néanmoins que je doive sortir de mon cocon pour aller chercher des livres ailleurs. Cet ailleurs est pour l’instant la bibliothèque nationale de Bavière, la Bayerische Staatsbibliothek (BSB).

Elle fait partie de ces puissants bâtiments qui bordent une des artères principales de Munich, la Ludwigstrasse. Ici se trouvent les nouveaux quartiers de la ville royale, édifiés lorsque la Bavière est devenue un royaume, en 1806, pour avoir alors fait le bon choix (prononcer en chuintant), celui de Napoléon Ier. La perspective s’y ouvre sur une vaste loggia à la florentine, qui fait office de monument à la gloire des héros de la Bavière. Lui font écho, après le palais royal, ces édifices en massif style néorenaissance florentine : les temples du savoir, archives, bibliothèque nationale et université encadrent la voie qui traverse un arc de triomphe, la Siegestor. La Bavière royale se voulait comme une capitale d’une nouvelle Renaissance.

La BN à la bavaroise est plus avenante à l’intérieur, mais reste imposante. Passé un hall qui ressemble à une énorme cave voûtée tant les colonnes y sont épaisses, on rentre dans une vaste et claire cage d’escalier qui lance ses marches à l’assaut de l’étage. L’escalier, lisse, brillant, est encadré par des colonnes qui s’inspirent plus du Moyen Âge carolingien ou ottonien que de la Renaissance. Le XIXe siècle aimait bien mélanger les styles historiques pour en général accoucher de bâtiments plutôt pompiers. Fort heureusement, les architectes allemands avaient à l’époque une appréciable sobriété.

Les salles de lecture et le mode de fonctionnement de la BSB sont des plus modernes. On commande ses livres par Internet, on ne vous demande presque aucun papier pour vous inscrire et l’on peut d’emblée emprunter les livres qui peuvent l’être. Or, la BSB a tous les livres – la chair n’y est ni triste ni gaie, elle n’y a pas part. Les livres réservés sont déposés sur une étagère repérée par un chiffre qui figure sur votre carte, et sont munis d’une fantôme à votre nom.

Que reprocher à cette caverne d’Ali Baba ? Un fonctionnement bureaucratique, car si l’inscription est aisée, le parcours dans la bibliothèque est complexe et l’on doit souvent se faire tamponner le papier. Il est bien sûr interdit d’entrer avec une quelconque veste, un sac quel qu’il soit, et même une pochette en plastique. Seul le papier est autorisé. Il est interdit d’y faire des photographies – Vraiment ? Si j’avais su… Trop tard ! Il convient cependant d’être prudent et discipliné, car la bureaucratie allemande, on ne le sait que trop, est efficace.

La BSB est surtout bondée. Il m’a été impossible de trouver une place assise ; on trouvait des étudiants assis y compris sur les marches d’escaliers qui réunissent les salles de lecture. De grouillantes grappes s’agglutinent autour des photocopieurs. Pour travailler (plus) comme pour copier (plus) rapidement, mieux vaut user de subterfuges pour très vite retourner dans son havre de paix, ma bibliothèque-bureau. La BSB ne me verra pas très souvent.

2 commentaires:

  1. Fred der Issoirien25 février 2010 à 07:44

    Déjà 16 articles en 2010, quelle production !
    On n'arrive plus à suivre. Le blog c'est une drogue ?

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  2. Douce, car j'ai en tête des dizaines (non je n'exagère pas) de notes et je n'ai guère le temps de les mettre en ligne... Bon, il devrait y avoir du neuf demain ou ce week-end. Mais il y a du joli et du neuf régulièrement sur le tien; à drogué, drogué et demi!

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