dimanche 24 octobre 2010

Encore une longue nuit

Samedi dernier, je suis reparti, comme l’an passé, pour la « Longue nuit des musées de Munich ». Un bel événement, qui permet, avec un seul billet, de visiter 80 musées, d’assister à des concerts de toute sorte, tout en étant transporté gratuitement.

Pour commencer, un petit tour au Deustches Museum s’est imposé, ne serait-ce que pour en goûter l’étrange atmosphère, lorsqu’un bar est installé au milieu des avions de guerre. J’ai ensuite profité de la noria de voitures de collections qui partaient du musée. Cette année, ce fut encore une américaine, une Studebaker verte.

Je laisse ici une petite vidéo de très médiocre qualité – le noir et la pluie automnale n’arrangeant rien. Mais vous pourrez au moins écouter le doux ronron de son moteur.

La voiture nous conduit sur l’autre site du musée, les Verkehrsmuseum. Toujours aussi beau, j’en parlerai peut-être une autre fois. Entre les trains, les trams et les voitures, nous avons eu droit à une animation bien sérieuse, une série d’exposés sur la sécurité au volant : ainsi les dangers du tonneau, ou comment sortir d’une voiture couchée sur le toit.

Cela s’est achevé par une déconcertante chanson avec des filles sans tête qui s’agitaient comme des poulets.

Le musée domine le site du Theresienwiese, où se tenait deux semaines plus tôt l’Oktoberfest. On pouvait librement le traverser, dans un étonnant silence, sous une discrète bruine. Les installations sont longues à démonter. Aussi pouvait-on encore admirer de près le bœuf en broche qui servait d’emblème à la tente de l’Ochsenbraterei. Descendu de son piédestal, il gisait là, attendant qu’un camion ne l’emporte pour un sommeil d’un an. On traversait aussi les gigantesques carcasses des tentes, ouvertes, désertes, comme dans un cimetière d’éléphants.

Non loin de là se trouve une église néogothique, Saint Paul, l’étape suivante. Pour une fois, les architectes n’ont pas versé dans la surenchère flamboyante, mais adopté une certaine sobriété qui, la nuit, la rend particulièrement lénifiante.


Un petit saut vers le nord nous a transporté dans un autre monde à tous points de vue : la Pinakothek der Moderne, le musée d’art contemporain. Tout n’y est pas passionnant, surtout pour le très contemporain, mais il possède une assez belle collection de peintures, des Picasso, Max Ernst, un peu de Blaue Reiter, pas mal d’expressionnistes, etc. Le sous-sol est consacré au design : on y accède par un grand escalier fort bien éclairé, qui donne une bonne idée de l’esprit du musée.

Le clou de la visite est le musée lui-même. Il s’articule autour d’un vaste hall immaculé muni d’un haute coupole. Cet espace est très réussi. Le plaisir de la déambulation a été pour moi la celui de la découverte du bâtiment bien plus que des collections. Enfin un monument d’architecture contemporaine réussi à Munich !

Pour finir, entre minuit et deux heures, je me suis offert un autre contraste avec le musée de la ville, dans un vieux bâtiment trapu. S’y tient l’exposition sur l’Oktoberfest dont j’ai parlé dimanche dernier. Il ne restait alors, les jambes lourdes, un peu fourbu, les yeux illuminés par une belle soirée, qu’à se laisser aller dans un taxi qui glisse en silence sur la chaussée mouillée, en savourant à l’avance la longue grasse matinée qui s’ensuivra.

4 commentaires:

  1. C'est Fred D'avanT28 octobre 2010 à 08:28

    Halte aux cadences infernales. Trop de fêtes à répétition usent le travailleur münichois. On l'avilit à grand renfort de saucisses et de bière. ASSEZ !(ou il n'arrivera jamais à l'heure de la retraite)

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  2. Non, non, encore! Et si tu râles, je raconte ma vraie vie quotidienne, combien de pages j'ai lues, écrites, annotées, combien de longues journées en bibliothèque. Bref, un vrai somnifère.

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  3. Alors je râle.

    Les litres de bière j'ai compté.

    Les kilomètres de saucisse aussi.

    Les heures de grève non mais c'est beaucoup.

    Les pages, combien ? Douze ?

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  4. Vil provocateur. Homme de peu de foi, etc.
    Mais ce n'est pas vraiment râler, c'est juste de la provocation. Je ne suis pas une vachette landaise qui fonce sur le premier glandu qui gigote "viens par ici".
    Alors pour le compte-rendu des livres en allemand dans le texte lus aujourd'hui, tu repasseras.

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