samedi 15 mai 2010

Payons ensemble






La chancelière a bien fait traîner les choses avant d’accepter de contribuer (un peu) à l’aide en faveur de la Grèce, puis d’être contrainte de participer à un plan général de sauvetage (le mot est peut-être exagéré) de la zone euro. Il est assez probable que ses tergiversations ont contribué à aggraver la crise et ont pour effet d’obliger l’Allemagne, qui ne voulait pas payer, à payer bien plus encore. Il fallait s’y attendre, mais Cassandre ne peut s’en réjouir, tant la potion va être amère, pour les Grecs bien sûr, mais aussi pour tous les Européens. Il y a fort à parier que les équipes au pouvoir en profiteront pour continuer de liquider un peu plus les services publics et le malaimé État-providence. Pendant ce temps, les affaires continuent.


Merkel fondait son attitude sur une hostilité d’une majorité d’Allemands à cette aide philhellène. Cette hostilité était bien palpable, j’en ai eu plusieurs témoignages assez irritants. voir aussi ici) La chancelière craignait aussi de perdre les élections dans l’important Land de Rhénanie-Westphalie, dont la conséquence est la perte de sa majorité dans la chambre fédérale du parlement, le Bundesrat. Bref, elle agissait aussi par démagogie et calcul politicien, quitte à attiser l’incendie et à mettre l’Europe à genoux. Les élections ont eu lieu dimanche : le parti de la Chancelière, la CDU, les a magistralement perdues (10 points en moins). La gauche (surtout les verts, bien moins le SPD, un peu Die Linke) formera le prochain gouvernement local et Merkel a perdu sa majorité au Bundesrat. Elle a choisit l’irresponsabilité démagogique pour éviter la défaite électorale. Elle a et l’irresponsabilité et la défaite. Tout cela se passe à Berlin, non à Munich.

2 commentaires:

  1. Sais-tu qu'entre le sauvetage des banques allemandes, la participation au plan d'aide à la Grèce et le "sauvetage" de l'euro, le contributeur allemand aura versé l'équivalent de 25 000€ par personne...pas étonnant que toutes ces mesures d'aide ne soient pas très populaire de ce côté ci du Rhin !

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  2. Tu crois sérieusement que chaque Allemand va débourser cette somme? c'est un calcul fait pour alimenter la peur! Il s'agit d'abord de prêts à intérêt: donc les Allemands vont recevoir des intérêts - comme un placement en quelque sorte. Et, encore une fois, c'est une nécessité sous peine qu'ils ne payent vraiment, et directement, et sans espoir de retour, pour sauver leur économie.
    Par ailleurs, dans le commerce Allemagne-Grèce, l'Allemagne est bénéficiaire à la hauteur de plus de 6 milliards d'euros/an (8,3 exportations contre 1,9 importations)... Où est l'intérêt de l'Allemagne?

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