
Neuchâtel, Suisse, mai 2010.
Visions subjectives d'un Français à Munich

On parait même les voitures aux couleurs du pays et les petits drapeaux noir-jaune-rouge étaient partout brandis. La ville était envahie d’écrans géants, sur les places
(ici contre les murs de l’université…), dans les cafés, les brasseries et bien sûr dans les Biergarten.
dans une cour intérieure, pourtant tenu par des femmes et fréquenté par une clientèle en majorité féminine.
Certes, il y a ici aussi bien des abrutis imbibés de bière, bruyants, qui passent leur match à insulter l’arbitre et à donner
de judicieux conseils à chaque joueur («frappe !», «devant !»…). Certes, bien des hommes se transforment ces jours-là en supporters déchaînés et peinturlurés, parfois munis d’une belle crête aux couleurs nationales.
des colliers de fleurs très DFB, à se draper dans le drapeau,
parfois sans rien porter de plus ou peu s’en faut (désolé pour les voyeurs, je n’ai pas de photos), à se peindre le même drapeau sur les joues, ou à se transformer en clown intégral, comme cette jeune femme, triste, semble-t-il, de la défaite subie en demi-finale.
Les femmes devaient avoir constitué une bonne moitié du public. Venues naturellement en couple, mais aussi en groupe de copines, pas du tout entraînées par des garçons acharnés du ballon. Cela explique sans doute l’atmosphère bon enfant qui a toujours régné à Munich, du moins aux endroits que j’ai fréquentés.
Quand rien ne va, rien de mieux qu’une part de gâteau pour se remonter le moral. Quand tout va, rien de mieux qu’une part de gâteau pour fêter ça. Non loin de mon bureau se trouve un endroit de perdition, auquel j’ai déjà fait allusion, le Café-Konditorei Schneller (pour les Munichois : Amalienstraße 59), où je vais appliquer ces principes.
Il ne paye pas de mine, sa terrasse est petite et la décoration très sobre. C’est néanmoins un appel à la consommation effrénée de gâteaux. Le choix est assez grand, mais la spécialité de la maison semble être la gâteau au fromage (blanc), le Käsekuchen, dont voici une des nombreuses variantes, au pavot, ma préférée. On commande son gâteau au comptoir, on le prend et on s’empare d’une place. Comme toujours ici, la boisson est commandée à table. Et l’on paye à la caisse, si on le veut bien, car la confiance règne.
Ceux qui craindraient – à tort – la lourdeur de ces pâtisseries, pourraient se rabattre, surprenant paradoxe, sur les plus monumentales d’entre elles, comme ce gâteau aux myrtilles et au yogourt (plus exactement au Rahmyoghurt).
Ce palais imposant est frais, léger, aérien. Rien de tel pour fêter l’été.